Un million de dollars. C'est la nouvelle évaluation faite par le ministère de la Défense des coûts du transport des limousines du premier ministre Stephen Harper lors de son voyage en Inde en novembre dernier. Et la facture pourrait continuer à monter.

C'est ce qu'on peut lire dans une réponse déposée par le gouvernement à une question parlementaire soumise par la députée du NPD Peggy Nash.  «Le total des coûts de fonctionnement pour l'utilisation d'un avion des Forces canadiennes pour le transport des véhicules, établis selon le coût horaire de fonctionnement de l'avion utilisé (...), s'élève à 1 030 092 $», dit le document déposé à la Chambre des communes cette semaine.

«Ces coûts pourraient fluctuer lorsque les factures et les réclamations de voyage pertinentes seront finalisées», a-t-on ajouté.

Le NPD s'est insurgé devant ces nouvelles informations. «Pour les conservateurs, pas question d'épargner l'argent des contribuables», a lancé le député Alexandre Boulerice lors de la période de questions.

«Comment est-ce qu'ils peuvent prétendre gérer les fonds publics quand ils garrochent un million de dollars par la fenêtre pour envoyer des limousines à l'autre bout du monde?»

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a indiqué que la dépense était nécessaire pour des raisons de sécurité. « Les Indiens ont payé un prix très élevé dans la guerre au terrorisme. Ils ont perdu deux premiers ministres dans les dernières 25 années, plus de 11 personnes ont été tuées dans les attaques terroristes à Bombay... » a-t-il dit.

«Quand il est question de la sécurité nationale et de la sécurité de notre premier ministre, nous allons prendre l'opinion de la GRC plutôt que celle du NPD n'importe quand!»

Les deux limousines blindées de Stephen Harper ont été transportées à bord d'un appareil Globemaster CC177. L'avion a été en vol pour un total d'environ 48 heures. Les coûts avancés par le ministère de la Défense équivalent à un peu plus de 20 000 $ par heure de vol.

En réponse à la même question, la GRC a tenu à noter que l'utilisation d'un aéronef gouvernemental plutôt que commercial avait permis d'économiser 460 000 $.

«Après avoir pris en considération les exigences opérationnelles, y compris les mesures visant à assurer la sécurité de la personne protégée, du public et des policiers, et une évaluation des menaces liées aux événements et à l'environnement, la GRC a déterminé qu'aucun véhicule adéquat n'était disponible en Inde», a précisé le corps policier.

«Je suis d'accord qu'il ne faut jamais compromettre la sécurité de notre premier ministre», a quant à lui réagi le chef du Parti libéral du Canada, Bob Rae.

Mais «si on dit qu'il n'y a pas de voitures possibles en Inde qui pourraient offrir la même protection, je dirais que ça me surprend. Parce que les autorités indiennes ont dit le contraire.»