La France demande au Canada d'accroître le soutien logistique qu'il fournit à l'effort militaire international au Mali. Cela voudrait dire que l'avion C-17 qu'a dépêché Ottawa dans ce pays mardi pourrait être appelé à rester sur place pendant plus d'une semaine.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a tenu une rencontre avec les ambassadeurs de la France, du Mali et de la Côte d'Ivoire, qui occupe la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.

Au terme de cette rencontre, l'ambassadeur français, Philippe Zeller, a indiqué que le président François Hollande a eu un entretien avec le premier ministre Stephen Harper plus tôt dans la journée. Les deux hommes ont abordé la possibilité que l'appui logistique du Canada aux opérations militaires puisse être prolongé.

«Nous sommes dans une phrase où il faut déjà envisager ce qui va se passer dans les jours qui viennent, a indiqué M. Zeller. Le président de la République, François Hollande, a appelé aujourd'hui même le premier ministre Stephen Harper pour évoquer cet aspect des choses, et effectivement lui faire part de la manière dont notre appréciation va probablement nécessiter, dans les jours qui viennent, (...) des appuis supplémentaires en termes logistiques.»

Le gouvernement Harper a annoncé lundi qu'il dépêche un appareil de transport militaire C-17 pour appuyer l'effort militaire mené par la France pour déloger les islamistes proches d'Al-Qaeda du nord du Mali. L'appareil n'est pas impliqué dans les combats. Il sert plutôt au transport de troupes et de matériel entre la France et Bamako, la capitale malienne.

Prolongation possible

L'ambassadeur Zeller affirme qu'il est «fort possible» que l'appareil C-17 puisse être appelé à prolonger sa mission. L'envoi d'avions supplémentaires « fait partie des demandes », a-t-il précisé.

Il n'est pas question de demander l'envoi de troupes canadiennes pour participer aux combats, une perspective qu'a déjà exclue le premier ministre Harper.

«Nous sommes toujours dans le domaine de la logistique aérienne, a indiqué M. Zeller. Nous savons très bien la manière dont le premier ministre canadien a exprimé la possibilité pour le Canada de s'engager. Mais au niveau du support aérien, il y a différentes manières de le faire et, effectivement, nous espérons que le Canada pourra - en fait, nous en sommes convaincus - répondre à cette demande complémentaire française.»

Dans un compte rendu de l'entretien avec M. Hollande, le bureau du premier ministre Harper réitéré le soutien du Canada à l'engagement français au Mali.

«Le Président Hollande a remercié le premier ministre du soutien logistique apporté par le Canada, peut-on y lire. Les deux dirigeants se sont entendus pour demeurer en contact à mesure que la situation évoluera.»

Quant au ministre Baird, il a réitéré que son gouvernement est «préoccupé» face à la situation au Mali. La rencontre avec les trois ambassadeurs visait à échanger des idées sur la manière de résoudre la crise.

«Nous voulions travailler ensemble pour améliorer la situation sécuritaire et humanitaire», a-t-il indiqué à l'entrée de la rencontre.

Quant au ministre Baird, sa rencontre avec les trois ambassadeurs visait à échanger des idées sur la manière de résoudre la crise. Selon porte-parole, Rick Roth, il a affirmé à ses interlocuteurs que le Canada «jouera un rôle actif dans la suite des événements diplomatiques et politiques au Mali».

«Il a aussi pris l'engagement de travailler avec les partenaires du Canada dans la région ― et ses alliés de partout dans le monde ― pour aider le Mali à établir un système de gouvernement démocratique, représentatif et constitutionnel», a indiqué M. Roth.