Les partis de l'opposition ont réclamé la démission du ministre de la Défense Peter MacKay, vendredi, pour avoir induit les Canadiens en erreur au sujet des véritables coûts liés à l'achat et à l'entretien des avions de chasse F-35.

Selon un rapport qui doit être rendu public la semaine prochaine par la ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, les coûts friseraient les 45 milliards pour l'achat de 65 avions F-35. Cette somme est largement supérieure aux 15 milliards avancés par le gouvernement Harper au départ et représente 20 milliards de plus que ce qu'avait calculé le vérificateur général dans son rapport le printemps dernier.

Le gouvernement Harper a toujours défendu l'achat de ces appareils, qui doivent être construits par la société américaine Lockheed Martin et remplacer la flotte vieillissante des CF-18 à partir de 2020. Mais les dépassements importants des coûts, au moment où Ottawa est toujours aux prises avec un déficit de 26 milliards, pourraient le forcer à évaluer d'autres options.

Selon le chef intérimaire du Parti libéral, Bob Rae, le ministre de la Défense n'a plus la crédibilité pour occuper ses fonctions. «Je ne vois pas comment le ministre de la Défense peut continuer [à occuper son poste]. Il représente Lockheed Martin, c'est un vendeur, depuis qu'il est entré en poste», a affirmé M. Rae vendredi à Toronto.

Le Nouveau Parti démocratique s'est fait un malin plaisir de rappeler certaines déclarations du ministre MacKay durant la période de questions, vendredi. «En 2010, c'est le ministre de la Défense nationale qui disait ceci: "Si nous ne procédons pas avec cet achat, nous serons en danger réel, car nous ne pourrons plus défendre notre espace aérien. Nous serons incapables de garantir notre souveraineté et nous ne pourrons plus honorer nos responsabilités avec NORAD ou l'OTAN"», a lancé la députée de Pierrefonds-Dollard, Lysanne Blanchette-Lamothe.

Elle a invité le ministre de la Défense à dire s'il avait toujours la même vision des choses, mais sans succès. M. MacKay a laissé le secrétaire parlementaire de la ministre Rona Ambrose, Jacques Gourde, répondre à sa place. Ce dernier a répété que le gouvernement fera le point dans ce dossier la semaine prochaine.