Le leader en Chambre du gouvernement a dû s'excuser, jeudi matin, pour un échange verbal très houleux avec son homologue néo-démocrate Nathan Cullen la veille.

Peter Van Loan s'est levé en Chambre pour reconnaître avoir fait usage d'un «mot inapproprié».

«Je n'aurais pas dû faire cela et je m'en excuse», a-t-il déclaré. Du même souffle, il a invité le chef néo-démocrate Thomas Mulcair à faire la même chose.

«Je m'attendrais à ce que le leader de l'opposition fasse de même. Et j'espère qu'à ce point-ci, nous allions de l'avant avec le travail important que les Canadiens veulent que nous fassions», a conclu M. Van Loan.

Le secrétaire principal de M. Mulcair, Karl Bélanger, a cependant indiqué que le chef néo-démocrate n'avait pas l'intention d'offrir ses excuses.

Les esprits se sont échauffés plus qu'à l'habitude mercredi aux Communes, quand le président de la Chambre, Andrew Scheer, a rejeté une demande de M. Cullen qui souhaitait faire invalider pour une raison technique les 46 votes tenus en début de semaine sur le second projet de loi budgétaire dit «mammouth».

M. Scheer a rejeté sa demande, se rangeant du côté du gouvernement. Cela n'a pas empêché M. Van Loan de traverser la Chambre pour interpeller son adversaire.

Les caméras des Communes montrent des images muettes et incomplètes de cette altercation. Selon les néo-démocrates, M. Van Loan aurait demandé à  M. Cullen de ne pas répéter une telle tactique, employant menaces et jurons.

Thomas Mulcair, assis à côté de son leader en Chambre, aurait répliqué en utilisant lui aussi des mots qui auraient pu être indélicats. Néo-démocrates et conservateurs se sont alors approchés de M. Van Loan pour l'inviter à retourner à sa place.

C'est finalement le ministre de la Défense, Peter MacKay, qui a pris par les épaules son collègue afin de le reconduire vers son bureau.

Pour le néo-démocrate Paul Dewer, qui est aussi intervenu lorsque la dispute s'est envenimée, le comportement de M. Van Loan est tout simplement «inconvenant».

«Je ne suis pas certain que, si j'étais le premier ministre, je le garderais comme leader en Chambre», a-t-il soutenu.

MM. Cullen et Scheer se sont entretenus en privé de cette affaire jeudi matin. Dans les coulisses, on indique que M. Cullen est mécontent du fait que le président ne soit pas intervenu quand l'altercation s'est produite.