Le gouvernement Harper a indiqué hier qu'il va «réviser» un programme d'aide humanitaire aux Palestiniens après son échéance au printemps. Mais aucun projet financé par cette enveloppe ne sera annulé.

Le Canada a été l'un des neuf pays à s'opposer à ce que l'Autorité palestinienne obtienne le statut d'État observateur non membre à l'ONU, réclamé par le leader Mahmoud Abbas. Au terme du vote, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a rappelé ses émissaires à Tel-Aviv et Ramallah, ainsi que ses chefs de mission aux Nations Unies à Genève et à New York.

Il a aussi laissé entrevoir des mesures de rétorsion.

Or, au terme d'une rencontre de 90 minutes avec les quatre diplomates, le ministre Baird a qualifié d'«important» le programme d'aide humanitaire de 300 millions sur cinq ans. Le programme finance différents projets qui visent à améliorer la santé, l'éducation et le développement économique en territoire palestinien.

Le programme, qui prend fin en mars, sera mené à terme. Il fera toutefois l'objet d'une révision par la suite.

«Le ministre va, comme il le fait avec tous les dossiers, réviser la marche à suivre une fois que ces projets sont complétés avec succès», a précisé le porte-parole de M. Baird, Rick Roth.

Au bureau du ministre, on souligne que tous les programmes gouvernementaux font l'objet d'une révision lorsqu'ils arrivent à terme, et que la révision annoncée hier n'a aucun lien avec le vote des Nations Unies de jeudi dernier. On souhaite que les deux parties recommencent à négocier un accord de paix.

Le Nouveau Parti démocratique s'est dit satisfait que le programme d'aide humanitaire à l'Autorité palestinienne soit mené à terme, et encourage le gouvernement Harper à le bonifier. Mais son critique en matière d'Affaires étrangères, Paul Dewar, souhaite qu'Ottawa condamne plus fermement le projet israélien de relancer la construction de colonies dans les territoires palestiniens.

«Nous avons entendu les Américains, nous avons entendu les Britanniques, nous avons entendu les Français, les Allemands, mais nous n'avons rien dit de précis concernant les colonies alors où est le gouvernement ?» a-t-il demandé.