On aurait pu imaginer que les commentaires de Justin Trudeau sur le registre des armes d'épaule auraient suscité des vagues au sein du caucus libéral. Il n'en est rien.

De nombreux députés du Parti libéral du Canada (PLC) ont indiqué adhérer à divers degrés aux propos du candidat vedette de la course au leadership.

Vendredi, le député de Papineau avait affirmé que le registre des armes à feu constituait un «échec» et qu'il n'avait pas l'intention de le ressusciter. Il avait aussi soutenu que la possession d'armes représentait une facette importante de l'identité canadienne.

Pourtant, pas plus tard qu'en février dernier, tous les députés libéraux avaient voté, sans exception, contre la loi C-19 détruisant le registre.

Lundi, parmi les élus libéraux qui se sont arrêtés devant les micros des journalistes, aucun n'a jeté le blâme sur M. Trudeau.

Joyce Murray, une de ses rivales dans la course, a confié elle-même être d'avis que le gouvernement libéral, à l'époque où il avait mis sur pied le registre, n'avait pas suffisamment consulté les Canadiens.

«Ça a coûté trop (cher), c'était un peu trop compliqué et ce n'était pas bien appuyé, bien supporté des Canadiens, surtout des régions (rurales)», a-t-elle soutenu. Si elle était élue à la tête du PLC, elle ne s'engagerait pas nécessairement à restaurer le registre, mais à «trouver un autre moyen» pour assurer la sécurité des femmes et des policiers.

Francis Scarpaleggia, député de Lac-Saint-Louis, a fait valoir qu'il était «peu réaliste» qu'un nouveau registre puisse voir le jour bientôt.

«Il faudra repenser une politique, travailler tous ensemble, avoir quelque chose qui satisfasse tout le monde: Canada rural, Canada urbain, c'est ce que Justin veut faire et ce que les autres candidats feront aussi», a lancé pour sa part Stéphane Dion.

Les élus issus de circonscriptions plus rurales se sont faits plus mordants. Le député manitobain Kevin Lamoureux est allé jusqu'à affirmer qu'une promesse de créer un nouveau registre aurait pour effet de «détruire» le PLC ou n'importe quel parti qui s'aventurerait sur ce terrain.

Selon le député Mark Eyking de la Nouvelle-Écosse, M. Trudeau a simplement dit la vérité au sujet du registre.

«Je pense qu'il a été honnête, que ça ne reflétait pas vraiment le Canada rural», a-t-il noté.