Un an après l'annonce de sa création par Ottawa, le comité pour évaluer la vitalité du français comme langue de travail dans les entreprises fédérales au Québec n'a toujours pas vu le jour.

Pour le ministre responsable de l'initiative, Christian Paradis, ce dossier est suffisamment important et sensible pour qu'il prenne le temps de faire les choses correctement.

Mais pour l'opposition, cette excuse ne tient pas la route.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) croit que l'annonce du comité en novembre 2011 a été faite uniquement pour sauver les apparences et calmer le jeu, peu après que le gouvernement ait fait des choix contestés, notamment la nomination d'un juge unilingue anglais à la Cour suprême et d'un vérificateur général qui ne parle pas français.

Aujourd'hui, le NPD considère que l'absence d'action et de gestes concrets pendant un an démontre que le respect du français n'est pas un dossier important pour le gouvernement Harper.

Le comité consultatif annoncé par Ottawa devait étudier l'utilisation du français dans les entreprises privées du Québec soumises à la juridiction fédérale, et ainsi déterminer si leurs employés sont pleinement en mesure de travailler en français.

Pour la députée Maria Mourani du Bloc québécois, cette idée de comité n'était qu'un écran de fumée il y a un an, et le fait que rien n'ait été fait depuis le confirme. Puisque le comité a été annoncé, le gouvernement doit tenir parole et agir, soutient-elle.

Le ministre Christian Paradis assure que le comité verra le jour.

Il n'a toutefois pas voulu révéler ce qui avait été accompli depuis un an, se contentant de dire que des nouvelles seront données en temps et lieu, après une réflexion sérieuse. Il n'a pas non plus voulu fournir de date mais dit espérer «faire une annonce prochainement».

L'opposition néo-démocrate et bloquiste affirment ne pas avoir été consultées pour la sélection des membres du comité ni pour formuler son mandat exact.