Pour la troisième fois de suite, le ministre des Finances, Jim Flaherty, reporte d'un an le retour à l'équilibre budgétaire à cause de la fragilité de l'économie mondiale.

Au lieu de 2014-2015, comme il l'avait promis en campagne électorale l'an dernier, ou de l'exercice financier 2015-2016, comme il l'avait indiqué dans le budget produit en mars, Jim Flaherty vise maintenant 2016-2017 pour éliminer le déficit, qui devrait s'élever à 26 milliards de dollars cette année, soit 5 milliards de plus que prévu il y a huit mois seulement.

Dans une mise à jour des projections économiques et financières ce midi à Fredericton, le ministre des Finances a soutenu que la crise de la dette souveraine en Europe et l'impasse budgétaire aux États-Unis le forcent à revoir ses plans.

En moyenne, Ottawa prévoit maintenant engranger 7,2 milliards de dollars de moins par année pendant les cinq prochaines années, en grande partie à cause de la chute des prix des matières premières.

«Même si l'économie du Canada poursuit sa croissance, nous ne sommes pas à l'abri des conséquences de l'incertitude économique qui règne à l'étranger et des difficultés économiques auxquelles certains de nos principaux partenaires commerciaux sont confrontés. Les faiblesses qui se manifestent ailleurs dans le monde et que nous ne contrôlons pas ont de lourdes conséquences pour le Canada, car elles ont des répercussions sur notre économie et sur nos projections budgétaires», a affirmé M. Flaherty dans un discours devant la Chambre de commerce de Fredericton.

Selon ses calculs, la dette accumulée devrait atteindre 636,2 milliards de dollars en 2015-2016, année où le déficit devrait être éliminé, comparativement à 457 milliards en 2007-2008.

Le ministre a indiqué qu'il s'évertuera à limiter les dépenses du gouvernement fédéral au cours des prochaines années afin de mettre fin à l'encre rouge qui coule à Ottawa depuis la crise économique mondiale de 2008.

Il a aussi souligné de nouveau que le Canada continue de bien se tirer d'affaire sur le plan de la croissance économique malgré l'incertitude qui plane sur l'économie mondiale.

À titre d'exemple, il a rappelé que le Canada a devancé tous les pays du G7 au chapitre de la création d'emplois depuis 2008 et qu'il est le seul de ce club sélect à avoir récupéré la baisse des investissements des entreprises privées observée pendant la récession.

«L'engagement d'exercer une gestion responsable des finances publiques demeure un élément clé du programme complet et à long terme de notre gouvernement pour favoriser une croissance économique à long terme forte et durable. (...) Notre gouvernement maintient un juste équilibre entre le rétablissement de l'équilibre budgétaire à moyen terme et le maintien des investissements dans les facteurs clés de la croissance économique et de la création d'emplois», a dit le ministre Flaherty.