L'opposition à Ottawa s'inquiète de l'impact des nouvelles exigences linguistiques imposées aux immigrants adultes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne.

Ottawa vient de faire savoir que les nouvelles règles - annoncées l'an dernier - entreront en vigueur le 1er novembre.

Actuellement, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration évalue la capacité linguistique des demandeurs âgés de 18 à 54 ans uniquement au moyen d'une entrevue avec des fonctionnaires et aussi en se fiant aux résultats de l'examen des connaissances aux fins de l'obtention de la citoyenneté.

Ceux-ci devront fournir, dès le mois prochain, une preuve plus «tangible» de leur maîtrise de l'une des deux langues officielles.

Le ministère indique que cette preuve peut être fournie de trois façons: par un certificat d'études secondaires ou post-secondaires en français ou en anglais, par les résultats d'un examen approuvé par le ministère, ou encore en donnant la preuve d'un niveau de compétence linguistique obtenue dans un programme gouvernemental.

Bref, il ne s'agit pas d'une nouvelle exigence, mais plutôt d'une nouvelle façon de démontrer la capacité linguistique. La connaissance du français ou de l'anglais est obligatoire pour obtenir la citoyenneté canadienne depuis 1977.

Le ministre de l'Immigration Jason Kenney justifie ainsi les nouvelles règles: «De nombreuses recherches ont démontré de façon constante que la capacité de communiquer efficacement, soit en français, soit en anglais, est un facteur clé de la réussite des nouveaux citoyens au Canada, a-t-il dit par voie de communiqué. Nous croyons qu'il est important pour les nouveaux citoyens d'être en mesure de participer pleinement à notre économie et à notre société».

Mais l'opposition s'inquiète que le gouvernement n'ajoute une barrière supplémentaire aux immigrants, sans fournir les ressources nécessaires pour les intégrer et favoriser leur apprentissage linguistique.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) croit que si le gouvernement impose de telles exigences, il devrait aussi débloquer des fonds, notamment pour des cours de langues.

«Le gouvernement établit les critères, le gouvernement doit aussi établir ou donner les moyens pour atteindre ces critères-là», a indiqué Nycole Turmel, la whip en chef du NPD, lorsqu'elle s'est fait demander s'il ne revient pas plutôt aux nouveaux arrivants de défrayer eux-même leurs cours de formation.

Selon sa collègue néo-démocrate qui est porte-parole en matière d'immigration, Jinny Sims, un examen écrit est plus difficile que d'être évalué lors d'une conversation avec un agent d'Immigration Canada. Celle qui a déjà été enseignante a eu ce commentaire: «J'ai enseigné à beaucoup d'élèves et même ceux qui étaient nés ici, qui parlaient parfaitement, lorsqu'il s'agissait de l'anglais écrit, cela laissait beaucoup à désirer».

Elle craint que certains immigrants ne soient indûment défavorisés.