Les néo-démocrates et les libéraux fédéraux seront réunis en caucus cette semaine pour discuter de leur stratégie à l'approche de la rentrée parlementaire à Ottawa.

Après une première année riche en rebondissements dans les rangs de l'opposition officielle, les 101 députés du Nouveau Parti démocrate (NPD) espèrent que leur réunion, qui se tient à Saint-Jean, Terre-Neuve, permettra d'ouvrir la voie à une année marquée par des discussions plus calmes et, enfin, à la stabilité.

Les troupes de Thomas Mulcair souhaitent renforcer leur message à l'effet que leur parti est le seul qui présente une alternative crédible au gouvernement Harper, en plus de tracer le chemin qui, désirent-ils, leur permettrait de battre les conservateurs à la prochaine élection fédérale de 2015.

Le petit caucus libéral sera quant à lui réuni dans la ville de Montebello, au Québec, où il tentera de trouver des moyens de maintenir sa présence au Parlement, et ce, même si près du cinquième de sa députation de 35 membres serait sur le point de se lancer dans une longue course au leadership.

Il y a un an, c'était plutôt le NPD qui était vacillant: le parti devait composer avec la mort inattendue de son chef, Jack Layton. Les députés les plus influents du parti devaient alors préparer leurs campagnes pour briguer la chefferie, au détriment des députés inexpérimentés, qui devaient assurer la présence des «oranges» au Parlement.

Le NPD a eu son lot de crises à gérer. Il y a eu d'abord la maladie de M. Layton et son décès, puis une course au leadership de sept mois et la nomination de Thomas Mulcair à la tête du parti, et enfin une campagne agressive contre l'imposante loi omnibus sur le budget du Parti conservateur du Canada.

Cet été, les néo-démocrates ont pu prendre une pause pour la première fois depuis 15 mois et même se permettre de faire de la planification à long terme. Le caucus de cette semaine sera donc une occasion pour eux d'appuyer sur le bouton de remise à neuf, comme l'explique une source proche du parti.

«Nous tentons tant bien que mal de rester dans le navire depuis un an, de ne pas chavirer. À présent, il est temps pour (Thomas Mulcair) de prendre le gouvernail et d'indiquer le chemin à suivre.»

Le président du caucus, Peter Julian, explique que les néo-démocrates concentreront d'abord leurs efforts afin de démontrer aux Canadiens qu'ils représentent la «vraie opposition» au programme du gouvernement Harper.

Il souligne à grands traits les dossiers du passage de l'âge de la retraite à 67 ans, des compressions au processus d'évaluation environnementale ainsi que les questions de la transparence et de l'éthique au sein du gouvernement.

À plus long terme, ajoute M. Julian, le parti passera en mode «proposition»; ses députés tenteront alors d'expliquer aux Canadiens ce que le NPD fera «de manière plus efficace et ce qu'il fera différemment». Le parti essaiera également d'illustrer «de quelle manière il entend honorer ses engagements».

Au Parti libéral du Canada (PLC), l'élection provinciale au Québec est vue comme un atout. Le porte-parole libéral en matière de Finances, Scott Brison, croit que le résultat du scrutin pourrait changer la nature des discussions au pays pour plusieurs années, ouvrant du même coup un nouvel espace de discussion pour les libéraux.

M. Brison croit que l'élection d'un gouvernement québécois souverainiste mettrait en lumière «l'abandon total par le premier ministre Stephen Harper et de son gouvernement de leurs responsabilités en matière de relations interprovinciales».

Les libéraux croient en revanche que leur parti a un rôle important à jouer afin de rétablir les liens entre le fédéral et les provinces. «C'est plus qu'une opportunité pour le Parti libéral, observe M. Bison, c'est une responsabilité.»