Un navire d'écotourisme transportant des immigrants illégaux présumés représentant un danger pour les Canadiens a constitué vendredi le point central de l'opération militaire estivale en cours dans la baie d'Hudson.

Ce scénario reproduit fidèlement les inquiétudes du gouvernement conservateur des dernières années à propos de l'immigration clandestine, depuis que des navires remplis de migrants tamouls ont commencé à arriver en Colombie-Britannique.

Au-delà des connotations politiques, la 12e Opération Nanook regroupera 650 membres des Forces canadiennes, dont des troupes d'élite.

Le coût de l'exercice, ainsi que celui d'une autre opération similaire menée de façon simultanée dans l'ouest de l'Arctique, est estimé à 16,5 millions $. Cet exercice est supervisé par le premier ministre Stephen Harper ce vendredi lors de la dernière journée de son séjour dans le Nord.

Les conservateurs ont prévu des fonds substantiels pour développer les capacités militaires dans le nord du pays; environ 100 millions $ ont été dépensés pour construire un port en eaux profondes au Nunavut, tandis que 3,1 milliards $ ont été alloués pour acheter des bateaux de patrouille.

L'ajout de ces navires a été annoncé pour la première fois en 2006, et ils pourraient désormais n'être opérationnels qu'en 2023.

Le ministère de la Défense a récemment convenu que le Canada n'était pas sous le coup d'une menace militaire dans l'Arctique.

M. Harper a toutefois indiqué que les dépenses en Arctique allaient au-delà de la défense.

«Je crois qu'il est essentiel de pouvoir disposer de la capacité d'accomplir plusieurs actions, et pas seulement dans une perspective strictement militaire, pour affirmer la souveraineté, effectuer des missions de recherche et de sauvetage, ou d'autres missions - mais aussi pour pouvoir accéder à l'Arctique à tout moment de l'année», a fait valoir le premier ministre.

L'armée mène des exercices estivaux dans le Nord depuis 2005.

Les manoeuvres de cette année sont présentées comme étant les plus complexes, entre autres en raison du fait que deux simulations sont menées à la fois.

Celle organisée dans l'Ouest implique une mission de sauvetage à la suite de la collision d'un navire.

La tenue de tels exercices a débuté au début d'août et prend fin cette fin de semaine.