Le ministre des Affaires autochtones John Duncan a déclaré que le gouvernement était déçu d'un jugement de la Cour fédérale affirmant qu'il était «déraisonnable dans toutes les circonstances» de nommer un administrateur externe pour gérer Attawapiskat, une communauté autochtone ontarienne.

La cour a jugé mercredi qu'une tierce partie était la mauvaise manière de gérer une grave crise du logement dans cette localité l'automne dernier.

M. Duncan n'a pas voulu dire si le fait de nommer un administrateur externe avait été une erreur.

Lors d'un discours prononcé jeudi à Regina, en Saskatchewan, le ministre a déclaré que le plus important avait été que la santé et la sécurité d'Attawapiskat avaient été prises en charge. Il s'est d'ailleurs dit satisfait du fait que la crise du logement avait été réglée.

La communauté de la Baie James, forte de 2000 habitants, avait déclaré l'état d'urgence en octobre dernier après qu'une grave crise du logement ait forcé plus d'une vingtaine de familles à vivre dans des refuges temporaires insalubres, parfois mal isolés ou dépourvus d'installation de plomberie.

Le gouvernement conservateur a envoyé un gestionnaire indépendant entre autres à la suite de suggestions du premier ministre Stephen Harper selon lesquelles le conseil de bande gérait mal les fonds fédéraux dans le cadre de la crise du logement.

L'administrateur, Jacques Marion, a été remercié en avril, mais la Première nation d'Attawapiskat a persisté dans sa poursuite contre le gouvernement, désireuse d'amener les tribunaux à «réfuter» la suggestion de mauvaise gestion financière de la part de M. Harper et pour faire déclarer illégale l'embauche de M. Marion.

La cour a toutefois estimé qu'il n'y avait pas eu de mauvaise décision politique dans cette affaire, que ce soit de la part de M. Harper ou d'un membre de son cabinet ministériel, pas plus qu'il n'y aurait eu une intention de mettre Attawapiskat ou l'un de ses habitants dans l'embarras.

Le ministre Duncan n'a pas indiqué si Ottawa porterait le jugement en appel.