Les premiers ministres canadiens tenteront de créer un front commun lorsqu'il se rencontreront cette semaine pour discuter d'une série de dossiers, dont les soins médicaux, l'énergie et l'économie, tout en ripostant à un gouvernement fédéral que certains accusent d'avoir fermé la porte aux discussions.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, l'hôte de cette réunion du Conseil de la fédération, soutient que ses collègues et lui-même s'attaqueront à tous les défis, de la création d'une position à propos des transferts en matière de santé à la mise sur pied d'un plan énergétique pancanadien.

Il a toutefois ajouté que la majorité des discussions entre les leaders provinciaux et territoriaux seront teintées de frustration à propos de leur relation de plus en plus distante avec le premier ministre Stephen Harper, qui les a rencontrés pour la dernière fois il y a trois ans.

Lors d'une entrevue avant le début des trois jours de discussions, mercredi, M. Dexter a déclaré qu'il existait une bonne dose de consternation à ce sujet.

Cette consternation est liée à une série de décision fédérales qui, aux yeux des provinces, ont été prises sans consultation ou presque, comme les changements à l'assurance emploi, le projet de loi omnibus sur la criminalité et les réformes à la Loi sur les pêches.

L'un des premiers sujets abordés est l'annonce qu'a faite le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, au début de 2011, à propos de la hausse des transferts fédéraux aux provincespour les soins de santé. M. Flaherty a confirmé que ce taux demeurera à 6% par année jusqu'en 2017, avant d'être calqué sur la croissance économique et l'inflation, tout en demeurant au-delà de 3%.

Plusieurs provinces, dont le Québec, l'Ontario, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba et Terre-Neuve ont déclaré que M. Flaherty leur avait imposé cette entente sans laisser place aux négociations. Le gouvernement fédéral a rétorqué que cette nouvelle formule était généreuse.

Plusieurs provinces de l'est du pays possédant une population âgée considérable ont laissé entendre que la modification impliquerait des coûts punitifs.

Les premiers ministres devraient également discuter d'une stratégie énergétique nationale, dirigée par l'Alberta, qui permettrait de former une approche commune pour développer, mettre en marché et exploiter de façon durable les ressources énergétiques.

Les premiers ministres de l'Ouest appuient déjà la vision de la chef du gouvernement albertain, Alison Redford. Plusieurs leaders ont par ailleurs fait publiquement savoir que leurs intérêts provinciaux divergents et leurs ressources énergétiques variées n'empêcheraient pas la formation d'un front uni, un sentiment soutenu la semaine dernière par un comité sénatorial à majorité conservatrice qui a recommandé une approche nationale quant à la question énergétique.