Le ministre fédéral de l'Immigration a été vertement critiqué vendredi pour avoir stigmatisé la communauté antillaise du Canada en attribuant la récente fusillade de Toronto à des «gangsters étrangers».

Mardi, Jason Kenney avait écrit sur Twitter qu'il partageait l'avis du maire torontois, Rob Ford, selon qui il faudrait déporter sans plus attendre tous les criminels étrangers.

Le député libéral John McKay, dont la circonscription de Scarborough a été le théâtre lundi soir de la pire fusillade jamais survenue à Toronto, a déclaré que rien ne prouvait que les individus liés à la tragédie étaient d'origine étrangère.

Selon M. McKay, le ministre Kenney semble conclure que les membres de sa circonscription sont des étrangers, alors qu'elle est largement composée de personnes nées au Canada d'immigrants originaires des Caraïbes.

Le chef intérimaire du Parti libéral, Bob Rae, a indiqué que M. Kenney aurait dû éviter de sombrer dans la «démagogie de bas étage».

La porte-parole néo-démocrate en matière d'immigration, Jinny Sims, a quant à elle noté que le ministre Kenney est aussi chargé du multiculturalisme et qu'il a été le principal organisateur du Parti conservateur auprès des différentes communautés culturelles.

Les «nouveaux» Canadiens seront perplexes de constater que le ministre Kenney les qualifie de Canadiens formidables lorsqu'il veut leur soutirer un vote mais qu'il semble désormais les percevoir comme des criminels étrangers, a analysé Mme Sims.