Des députés fatigués, aux traits tirés après leur séance-marathon de votes, ont échangé des piques, vendredi à la Chambre des communes, à propos des questionnements soulevés par les dépenses électorales du conservateur Dean Del Mastro.

Le député ontarien, qui défend habituellement les conservateurs contre les allégations de magouille électorale, s'est lui-même retrouvé dans les filets d'Élections Canada en raison d'allégations selon lesquelles il aurait trop dépensé pendant la campagne de 2008, pour ensuite tenter d'étouffer l'affaire.

Le député libéral Scott Andrews a répété les allégations lors de la période de questions alors qu'il demandait à M. Del Mastro, le secrétaire parlementaire du premier ministre Stephen Harper, de s'exprimer sur la question. M. Del Mastro ne se trouvait cependant pas aux Communes pour se défendre.

Selon M. Andrews, le premier ministre et son secrétaire parlement ne peuvent plus fabriquer des diversions autour du fait que des règles importantes d'Élections Canada ont été «violées».

M. Andrews en a ajouté, affirmant que M. Del Mastro était responsable d'avoir rempli des documents frauduleux, et que le député a tenté de cacher la vérité à propos de ses limites de dépenses.

Cette déclaration à fait bondir le député conservateur Pierre Poilièvre, ce dernier pressant M. Andrews d'aller régler le tout à l'extérieur.

«Beaucoup de gens ne réalisent sans doute pas que les privilèges parlementaires protègent ce député pour qu'il puisse dire tout ce qu'il veut sans jamais avoir besoin de le prouver.

Des documents juridiques déposés par un enquêteur d'Élections Canada allèguent que l'équipe de campagne de M. Del Mastro a déposé un faux document auprès de l'organisme. L'agent officiel du député, Richard McCarthy, est lui aussi sous enquête.

Aucune allégation n'a été prouvée en cour, et M. Del Mastro insiste sur le fait qu'Élections Canada ne l'a jamais contacté à propos de sa déclaration post-campagne.

L'affaire tourne autour d'un contrat pour des sondages et de la recherche. Dans des documents juridiques, Élections Canada indique que M. Del Mastro a versé 21 000 $ de ses propres fonds au Holinshed Research Group. Le rapport de campagne du député ontarien ne mentionne cependant qu'un montant de 1575 $ versé à la compagnie.

Élections Canada affirme également que le député a agi afin de «faire croire» à un enquêteur que le montant versé pour ces services était de 1575 $, et non pas 21 000 $ tel que stipulé dans le contrat.

L'avocat de M. Del Mastro n'a pas répondu à une demande de déclaration.