Des dépenses engagées par des ministres conservateurs sont venues hanter le gouvernement Harper, mardi. L'opposition a révélé qu'une conférence de presse pour annoncer l'acquisition des chasseurs F-35 a coûté 47 000$ aux contribuables, et que la location de voitures lors d'un sommet à Davos a coûté 20 000$.

En 2010, le ministre de la Défense, Peter MacKay et deux confrères ont annoncé en grande pompe l'acquisition de 65 chasseurs F-35. Le ministre est monté à bord d'une maquette grandeur nature de l'appareil, fabriqué par la société Lockheed Martin.

Cette opération photo a coûté 47 313$, a indiqué le ministre MacKay dans une réponse écrite à des questions du critique libéral en matière de Défense, John MacKay. Le député qualifié cette dépense de «ridicule», surtout à la lumière du rapport accablant du vérificateur général, publié plus tôt cette année.

Le vérificateur a en effet dévoilé que la Défense nationale a sous-estimé de 10 milliards les coûts d'achat et d'entretien des F-35.

Le Nouveau Parti démocratique a pour sa part révélé que trois ministres conservateurs ont dépensé plus de 20 000$ pour louer des voitures lors du Forum économique de Davos, en janvier 2011.

«Pour un gouvernement qui prône l'austérité et la responsabilité fiscale, c'est complètement contradictoire puis c'est irresponsable de leur part», a dénoncé le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, critique de son parti en matière d'Éthique.

Dépenses justifiées

Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, a défendu ces dépenses, hier. Au sujet de la location des limousines, il a précisé qu'il est important pour des ministres de promouvoir le Canada à l'étranger. La facture en question a été plus élevée, dit-il, car les participants au Forum devaient utiliser des voitures écologiques.

Quant à la conférence de presse des F-35, M. Clement n'y voit rien de répréhensible.

«Nous avons décidé de donner un portrait visuel de ce dont nous parlions. Nous avons invité plus de 100 intervenants en raison de leur expertise en matière de chasseurs. Je ne crois pas que nous ayons à nous excuser de cela.»