Après s'y être opposé catégoriquement 24 heures plus tôt, le ministre du Patrimoine, James Moore, a montré une certaine ouverture vis-à-vis d'un projet de loi du NPD qui ferait du bilinguisme un critère d'embauche obligatoire à certains postes clés du Parlement, tel celui de vérificateur général.

Mercredi, le responsable des langues officielles du gouvernement Harper a affirmé qu'il était en désaccord avec l'initiative de l'opposition officielle. Mais questionné par le député néo-démocrate Yvon Godin en comité parlementaire, jeudi matin, il a nuancé ses propos.



«Le gouvernement n'a pas encore pris position sur votre projet de loi, a-t-il déclaré. Ma réaction d'hier, c'était qu'on peut accomplir ce que vous désirez accomplir avec votre projet de loi sans une loi. Mais on va voir.»

Les membres du gouvernement conservateur ont envoyé des messages discordants dans ce dossier depuis hier.

Le ministre québécois Maxime Bernier s'est déclaré favorable au projet de loi: «Nous sommes dans un pays bilingue, a-t-il déclaré avant une réunion des députés conservateurs, mercredi. Les officiers du Parlement devraient être bilingues dès leur nomination.»



Son collègue James Moore l'a toutefois contredit quelques heures plus tard. Le premier ministre Stephen Harper n'a pas encore pris position. Le projet de loi déposé mardi par la députée néo-démocrate Alexandrine Latendresse prévoit que 10 agents du Parlement, par exemple le vérificateur général, le directeur général des élections et le commissaire à la protection de la vie privée soient bilingues au moment de leur nomination par la Chambre des communes.



L'automne dernier, le gouvernement a provoqué la controverse en nommant Michael Ferguson comme vérificateur général. M. Ferguson, qui a récemment rendu un rapport dévastateur sur l'acquisition des chasseurs F-35, ne parlait pas français au moment de sa nomination. Il a toutefois promis d'apprendre la langue dans les premiers mois de son mandat.