Le gouvernement Harper soutient qu'il n'a toujours pas signé de contrat avec Lockheed Martin pour l'achat de 65 avions F-35 pour la somme de 9 milliards.



Mais le ministère de la Défense croyait toujours qu'il était possible, il y a six mois à peine, de commander un premier appareil dès 2012 malgré les nombreux délais dans la production et les nombreux dépassements de coûts du projet.

Le calendrier d'acquisition du ministère de la Défense prévoyait aussi la commande en 2013 de trois autres appareils et le paiement du premier avion acheté en 2012, révèlent des documents datés du 23 septembre 2011 obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Ce même calendrier devait permettre au Canada d'acheter 9 avions en 2014 et 13 appareils supplémentaires par année entre 2015 et 2018. La formation des pilotes devait commencer en 2018 à la base aérienne d'Eglin, en Floride. Les 65 avions furtifs devaient être opérationnels en 2020, date prévue de la fin de vie utile de la flotte des CF-18. Ce calendrier, évidemment, ne tient plus la route aujourd'hui. On croit que les appareils pourraient être livrés entre 2017 et 2023.

«Mais sur quelle planète vivent ces gens? a lancé le député néo-démocrate Matthew Kellway. Nous savions déjà bien avant cette date, grâce à des rapports d'organismes aux États-Unis, que le programme des F-35 n'allait pas très bien.»

Le ministre associé de la Défense, Julian Fantino, continue de croire que le meilleur choix pour remplacer la flotte des CF-18 demeure les avions F-35, malgré les délais et les augmentations de coûts. Mais il affirme que le gouvernement n'a pas l'intention de dépenser plus que les 9 milliards de dollars prévus.

Le gouvernement Harper risque de se retrouver de nouveau sur la défensive sous peu puisque le vérificateur général doit publier un rapport le mois prochain sur la gestion de ce dossier par les conservateurs. Selon certaines fuites, le vérificateur général verrait d'un très mauvais oeil le refus du gouvernement Harper de lancer un nouvel appel d'offres et les estimations de coûts irréalistes du projet.