Des candidats défaits de justesse aux dernières élections fédérales réclament une enquête pour faire la lumière sur les appels frauduleux qui ont dirigé des électeurs vers de faux bureaux de vote. Certains n'excluent pas de s'adresser aux tribunaux pour réclamer un nouveau scrutin.

Le libéral Anthony Rota veut en savoir davantage sur le stratagème téléphonique par lequel des citoyens auraient été trompés dans plus d'une quarantaine de circonscriptions. Et pour cause: il s'est incliné par 18 votes devant son rival conservateur dans la circonscription ontarienne de Nipissing-Timiskaming.

«On devrait avoir une enquête, soit par la GRC, soit par Élections Canada, soit par une commission royale, a indiqué M. Rota. Je ne sais pas exactement ce qui est nécessaire, mais il faut que ce soit assez élevé pour qu'on puisse trouver ce qui s'est passé.» M. Rota affirme que «trois douzaines» de citoyens ont pris contact avec son organisation pour signaler des appels douteux à l'approche du dernier scrutin.

Martha Hall Findlay, qui a mordu la poussière dans la circonscription torontoise de Willowdale, souhaite elle aussi qu'on fasse la lumière sur le stratagème. Elle a perdu ses élections par 932 votes. Comme M. Rota, elle affirme que des électeurs de sa circonscription ont été joints par des gens qui se disaient bénévoles libéraux à des heures inhabituelles et qui étaient impolis. D'autres ont été dirigés vers de faux bureaux de vote. Contrairement au cas de Guelph, les appels n'étaient pas automatisés, mais faits par de véritables personnes. «On ne sait pas combien de votes on a perdus, mais on sait que les appels ont eu un effet», affirme Mme Hall Findlay.

Le NPD n'a pas été épargné par les appels frauduleux. Huit candidats ont pu être touchés par le stratagème. Parmi ceux-ci, on trouve Jim Maloway, qui a été battu par 300 votes dans la circonscription d'Elmwood-Transcona, à Winnipeg. «J'ai déjà indiqué qu'Élections Canada ne dispose pas de ressources adéquates, a souligné M. Maloway. La police, elle, a des ressources adéquates pour aller au fond de cette affaire.»