Des candidats du Bloc québécois affirment avoir eux aussi été victimes d'une campagne téléphonique mystérieuse lors des dernières élections. Mais pas de la même nature que celle qui semble avoir eu cours en Ontario et dans certaines autres provinces.

Le député André Bellavance, qui représente Richmond-Arthabaska, affirme que ses bénévoles se sont heurtés à une situation étrange lorsqu'ils scrutaient leurs listes d'électeurs afin d'identifier leurs partisans.

«En général, on va appeler des gens une, deux, peut-être trois fois maximum durant toute la durée d'une campagne électorale. Pas quatre, cinq fois dans une semaine, relate M. Bellavance. Et c'est ce que les gens se faisaient dire chez nous: ils étaient fatigués d'entendre le Bloc québécois les appeler alors que ce n'était pas nous qui faisions ces appels-là.»

À Saint-Hyacinthe

Le manège se serait répété plusieurs dizaines de fois au cours des campagnes de 2008 et de 2011, selon le député. Il a également été utilisé - dans une moindre mesure - dans une autre circonscription québécoise, celle de Saint-Hyacinthe-Bagot, détenue jusqu'en mai par la bloquiste Ève-Mary Thaï Thi Lac.

Le directeur de campagne de cette dernière, Bertrand Desrosiers, dit avoir reçu une vingtaine de plaintes de citoyens qui ont été joints plusieurs fois.

«Ça s'est fait, mais pas à un volume inquiétant», reconnaît M. Desrosiers.

Le Parti conservateur, montré du doigt dans la foulée des appels automatisés dans les autres provinces, invite les députés bloquistes à alerter les autorités.

«S'ils ont des preuves, ils devraient les apporter à Élections Canada pour qu'ils enquêtent», a indiqué le porte-parole du parti, Fred DeLorey.

Parmi les conservateurs qui ont, selon les propos des téléphonistes de la firme Responsive Management Group (RMG) rapportés par le Toronto Star, embauché cette firme figurent les deux candidats qui se présentaient contre André Bellavance et Ève-Mary Thaï Thi Lac. Ces derniers affirment toutefois qu'aucun de leurs concitoyens n'a reçu des appels les dirigeant vers de faux bureaux de vote.

Le porte-parole du Parti conservateur, Fred DeLorey, affirme que RMG a été embauchée pour aider la formation à identifier ses partisans dans certaines circonscriptions, et les joindre pour les inciter à aller voter. Ces pratiques n'ont rien d'inhabituel.

«Ces gens qui étaient joints avaient été identifiés comme nos partisans, affirme M. DeLorey. Nous voulions nous assurer qu'ils iraient voter. Alors les diriger vers un faux bureau de vote nous aurait nui.»