Le premier ministre Stephen Harper a mis fin à son séjour en Chine en rapportant un trésor national, mais a évité de serrer publiquement la main d'un politicien controversé.

La dernière rencontre bilatérale de M. Harper, samedi, était prévue avec Bo Xilai, une étoile montante de la politique chinoise qui devrait continuer à se rapprocher des pontes du Parti.

Cette rencontre était l'une des nombreuses du genre organisée entre M. Harper et la future génération de leaders chinois, un symbole voulant que le gouvernement chinois voit le Canada comme un pays digne d'être connu à long terme.

L'impression a été davantage renforcée par une entente signée samedi qui prévoit le prêt de deux pandas géants chinois au Canada pour les 10 prochaines années.

L'avenir politique de M. Bo semble toutefois remis en question après que son maire adjoint eut passé une journée dans un consulat américain du sud-ouest de la Chine, la rumeur voulant qu'il ait tenté d'obtenir l'asile politique. Wang Lijun était le chef de la police à Tchongking jusqu'à ce qu'il soit mystérieusement retiré de son poste la semaine passée.

Il est demeuré maire adjoint et a été assigné à des tâches impliquant l'économie locale et l'éducation.

En temps que chef de la police, il a aidé à effectuer une série d'actions contre le crime organisé vue comme un moyen de promouvoir M. Bo, le secrétaire municipal du Parti communiste et l'une des plus importantes personnalités politiques du pays.

Contrairement à ses précédentes séances de prise de photos avec des leaders politiques, M. Harper n'a pas pris la pose pour la traditionnelle poignée de main avec M. Bo, choisissant plutôt de le rencontrer hors de la vue des journalistes.

Les deux hommes se sont assis de part et d'autre d'une grande table de conférence, M. Bo ne montrant pas de signe d'admission de la controverse politique l'entourant, tandis que le premier ministre n'en faisait pas non plus mention.

Ce que les Canadiens retiendront principalement de ce voyage, a déclaré M. Harper au secrétaire du Parti, n'est pas la relation intergouvernementale, ni les ententes commerciales.

«Les Canadiens remarqueront les pandas plus qu'autre chose», a-t-il blagué.

M. Bo n'a pas ri.

Mais le prêt des pandas représente une amélioration notable des relations sino-canadiennes. Même des responsables du zoo, qui négociaient l'entente depuis plus d'une décennie, ont indiqué que la dernière poussée nécessaire pour atteindre l'objectif avait été donnée en raison de la reprise du dialogue entre les deux pays depuis la dernière visite de M. Harper, en 2009.

Le premier ministre a déclaré aux journalistes plus tôt dans la journée que les pandas envoyaient un message important.

«La durée de ce prêt représente le niveau d'engagement de la Chine et l'optimisme dont ils font preuve pour que la relation continue d'aller de l'avant», a-t-il dit.

Les deux animaux, Er Shun et Ji Li, seront hébergés aux zoos de Toronto et Calgary.

La tradition chinoise de prêter des pandas à d'autres pays remonte à plus de 1300 ans. Elle signifie que la Chine entretient de bonnes relations diplomatiques avec les pays sélectionnés.

En retour, le Canada s'est engagé à investir dans la recherche et dans la conservation de l'espèce.

Les deux pandas devraient arriver au zoo de Toronto au début de 2013.