Le premier ministre Stephen Harper s'est éloigné des hautes sphères politiques de Pékin, vendredi, pour prendre le chemin de la capitale industrielle de la Chine, où il a tenu des propos un peu plus corsés relativement aux droits de la personne et à l'exportation de pétrole.

Mais les critiques les plus vives qu'il a formulées lors du discours prononcé pour donner le coup d'envoi à sa visite de quatre jours dans la région ne visaient pas le bilan de l'Empire du Milieu en matière de droits de la personne. M. Harper a plutôt choisi de s'en prendre aux environnementalistes, et de vanter les mérites du pétrole canadien.

Le message qu'il a livré aux Chinois était clair: le Canada a l'intention de vendre ses ressources naturelles aux gens intéressés à les acheter, et il est clair que la Chine en a besoin.

Il s'agit d'une boutade de Stephen Harper à l'intention des États-Unis, qui ont récemment écarté le tracé initial du projet Keystone XL, qui prévoit la construction d'un oléoduc permettant d'acheminer le pétrole brut des sables bitumineux albertains jusqu'aux raffineries du golfe du Mexique.

Le premier ministre Harper fait les manchettes des journaux locaux depuis qu'il est débarqué en Chine, au début de la semaine, et le discours qu'il a donné à Canton vendredi a attiré des dizaines de reporters chinois et étrangers, sans compter les quelque 500 gens d'affaires du Canada et de la Chine qui se sont aussi déplacés pour écouter son allocution.

Le Canada vendra son pétrole, mais il ne vendra pas son âme, a fait valoir M. Harper lors de cette rencontre. «Les Canadiens croient - et j'ai moi-même toujours cru - que le genre de relation économique que nous recherchons doit aussi être accompagné d'un dialogue franc sur les questions de principe», a exposé le premier ministre.

S'il a insisté sur le fait qu'Ottawa continuerait à soulever des questions relatives aux droits de la personne dans ses relations d'affaires avec la Chine, M. Harper n'a donné aucun exemple concret pendant son discours. Il a plutôt profité de son allocution pour critiquer les groupes environnementaux, qui s'opposent avec véhémence au projet Keystone XL et qui, selon le gouvernement conservateur, sont financés par des organisations étrangères.

«Nous respecterons notre engagement, qui consiste à placer les intérêts des Canadiens devant celui des bailleurs de fonds étrangers qui cherchent à entraver le développement au Canada, pour favoriser plutôt l'importation d'énergie provenant de régions de la planète qui sont moins stables», a affirmé le premier ministre.