À quelques semaines du dépôt du budget fédéral, qui doit permettre au gouvernement Harper de rétablir l'équilibre budgétaire, le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, avise ses collègues du cabinet et les sous-ministres que le régime minceur est déjà commencé.

M. Clement, qui vient de terminer une révision des dépenses de fonctionnement de l'État visant à dégager des économies annuelles de huit milliards de dollars d'ici trois ans, a expédié une lettre aux ministres, aux hauts fonctionnaires et aux dirigeants des sociétés d'État dans laquelle il leur enjoint de ne pas sombrer dans «la folie du mois de mars», le dernier mois de l'exercice financier 2011-2012.

Dans le passé, certains ministères et organismes ont dépensé des sommes non utilisées de leur budget pour des achats jugés non essentiels dans le dernier mois de l'exercice financier, afin d'éviter que leur budget respectif soit réduit par le Conseil du Trésor l'année suivante.

Fini les folies

Dans sa lettre envoyée hier matin, le ministre Clement a clairement fait savoir que cette pratique doit cesser.

«Dans le passé, nous avons entendu des histoires de ce qu'il est convenu d'appeler dans le milieu à Ottawa la folie du mois de mars, quand des organisations dépensent des fonds d'opération non utilisés sur des choses comme de nouveaux meubles, des articles promotionnels, des programmes informatiques et d'autres achats qui ne font pas partie des obligations contractuelles», a affirmé M. Clement dans sa missive.

«Ce genre de dépenses, dictées par le calendrier de l'exercice financier plutôt que les besoins des ministères, est une chose à laquelle notre gouvernement s'oppose vigoureusement», a ajouté le ministre.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, doit déposer son prochain budget à la fin février ou au début mars. Les stratèges conservateurs affirment que ce budget est d'une importance capitale pour remettre le pays sur la voie de l'équilibre budgétaire.

M. Clement a passé les derniers mois à présider un comité du cabinet qui a analysé les centaines de propositions visant à réduire de 10% les dépenses de fonctionnement d'Ottawa, soit environ 8 milliards de dollars, d'ici trois ans. Le gouvernement Harper a promis d'éliminer le déficit sans augmenter les impôts ou les taxes, et sans réduire les transferts aux provinces ou aux particuliers. Le déficit devrait être d'environ 30 milliards de dollars en 2011-2012.

En point de presse, hier,

M. Clement n'a pu indiquer combien «la folie du mois de mars» coûte aux contribuables chaque année. Mais il a ajouté qu'il lie désormais les primes versées aux hauts fonctionnaires aux économies qu'ils réalisent au sein de leur ministère respectif durant un exercice financier.

«Nous voulons instaurer une nouvelle culture au sein de la fonction publique, une culture de l'économie au lieu de la culture de la dépense», a-t-on indiqué au bureau du ministre Clement.