Quand les députés fédéraux reviendront à la Chambre des communes lundi, ils entameront les débats parlementaires par l'étude du projet de loi privé qui interdit d'interdire le drapeau canadien.

L'opposition s'attendait à ce que le gouvernement ne perde pas de temps et règle le sort du projet de loi qui détruit le registre des armes d'épaule. Mais le projet C-19 n'apparaît nulle part dans les projections des travaux des prochains jours aux Communes.

Au gouvernement, on dit vouloir se concentrer sur la stabilité économique à long terme des Canadiens. Tout de même, «l'élimination du registre des armes d'épaule, qui est inefficace et un gaspillage d'argent, demeure un engagement de notre gouvernement et nous avons l'intention d'en finir dans un avenir rapproché», a écrit dans un courriel le directeur des communications du ministre Peter Van Loan, Fraser Malcolm.

Du côté de l'opposition, certains espèrent que ce retard inattendu pourra servir.

«Il faut prendre tout le temps qui est à notre disposition, a dit Françoise Boivin, parce que ça va permettre en même temps au gouvernement du Québec de mettre d'autres pressions et peut-être à d'autres gouvernements de se réveiller aussi.»

Mais la députée néo-démocrate s'entend avec ses collègues libéraux pour dire que la mort du registre est inévitable, le gouvernement de Stephen Harper ayant le contrôle total du Parlement.

«Il (le gouvernement conservateur) peut classer cette affaire comme il le voudra et quand il le voudra», a estimé le libéral Francis Scarpaleggia.

«Le gouvernement est majoritaire», a-t-il rappelé.

Ce sera d'ailleurs la première fois en huit ans qu'un gouvernement à Ottawa déposera un budget sans s'inquiéter outre-mesure de la réaction de l'opposition.

Comment le Nouveau Parti démocratique (NPD), opposition officielle, compose-t-il avec cette nouvelle donne?

Le député Peter Julian disait dans un point de presse, mercredi dernier, compter sur les citoyens.

«C'est l'opinion publique. Ce sont les opinions des Canadiens qui comptent dans ce cas-ci. (...) Notre travail est de s'assurer que les voix des familles d'un océan à l'autre sont entendues à la Chambre des communes. Et nous faisons cela de manière très efficace.»