La vice-présidente du Bloc québécois, Vivian Barbot, a quitté son poste.

Son départ, qu'elle refuse de qualifier de démission, s'est fait sans désaccord idéologique avec le nouveau chef du Bloc québécois et président du parti, Daniel Paillé, a-t-elle affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Je n'ai pas eu le temps d'avoir des désaccords» avec M. Paillé, a-t-elle lancé en riant.

«Non, pas vraiment. Et je ne voulais pas non plus me retrouver dans cette situation-là d'avoir des désaccords ou de me remettre à nouveau à ramer. Je trouve que j'avais assez donné là», a-t-elle confié.

Mme Barbot était vice-présidente du Bloc depuis 2009. Elle a occupé en même temps le poste de présidente par intérim, en 2011, après la démission de Gilles Duceppe à la suite de sa défaite électorale.

Mme Barbot affirme aussi qu'elle voulait simplement laisser la place à la nouvelle équipe de M. Paillé. «On a une nouvelle administration, un changement total; je pense que c'était opportun que le nouveau président puisse assumer les choses qu'il voulait faire à sa façon.»

Elle a d'ailleurs laissé ses fonctions jeudi dernier, avant la controverse des derniers jours au sujet de la rémunération du directeur général du Bloc québécois par des fonds versés par la Chambre des communes.

En entrevue également, le chef du Bloc, Daniel Paillé, a assuré qu'il n'y avait pas de divergence de vues avec Mme Barbot. «Non pas du tout, il n'y a aucun désaccord idéologique; il n'y a jamais eu de désaccord idéologique entre Mme Barbot et moi», a-t-il dit.

Il a expliqué qu'avec un président du parti à plein temps, comme lui, puisqu'il n'est pas en même temps un élu comme l'était M. Duceppe, le Bloc et sa petite équipe n'avaient plus besoin d'une vice-présidente à plein temps comme l'était Mme Barbot.

«Ça a été l'objet de mes conversations avec Mme Barbot. Moi j'aurais préféré qu'elle demeure vice-présidente du Bloc et membre du Bureau. Et je pense que c'était aussi l'opinion des autres membres du Bureau», a ajouté M. Paillé. Mais Mme Barbot a préféré quitter.

Le poste de vice-président du Bloc québécois sera comblé au printemps, vraisemblablement en mars.

Mme Barbot est âgée de 70 ans. Avant d'occuper la vice-présidence du Bloc, elle a été députée du Bloc dans la circonscription de Papineau, au coeur de Montréal. Elle avait auparavant milité au sein des groupes de femmes et a eu une carrière d'enseignante.

Elle dit vouloir se consacrer pour l'instant à ses projets d'écriture, à sa mère âgée et à ses petits-enfants. «J'ai dépassé l'âge de la retraite, alors je pense qu'il y a autre chose à faire dans la vie.»

Elle n'exclut toutefois pas, un jour, d'être de nouveau active en politique. «Ça, un politicien ne peut jamais dire ça, hélas.»

Mme Barbot se dit par ailleurs désolée de la tourmente dans laquelle se retrouve aujourd'hui Gilles Duceppe au sujet de la rémunération du directeur général du parti. «Ça a de quoi décourager quelqu'un d'aussi impliqué que moi. Moi, je ne comprends vraiment pas ce qui arrive. Ça me désole de voir qu'on s'acharne sur M. Duceppe, alors que c'est quelqu'un d'une intégrité vraiment remarquable, et qui nous a toujours dit de faire attention quand on dépensait les fonds publics. De voir qu'on le condamne sans même prendre le temps de savoir c'est quoi les règles qui ont été appliquées, ça, ça me désole.»

Elle affirme qu'elle était au courant du fait que la rémunération du directeur général provenait des fonds de la Chambre des communes, non pas du parti. «C'était de notoriété publique; il n'y avait rien de caché là-dedans.» Elle s'étonne donc que cette histoire ressorte ainsi aujourd'hui.