Désirant rebondir de sa cuisante défaite le 2 mai, le Parti libéral propose à ses militants de mener une campagne de recrutement sans précédent pour un parti politique dans l'histoire du pays: cogner à la porte de chaque foyer canadien pour convaincre les électeurs en âge de voter de souscrire aux grands principes libéraux.

Cette vaste offensive, qui sera proposée aux militants libéraux à l'occasion du congrès national du parti qui aura lieu à Ottawa à la mi-janvier, serait menée à partir de mars 2012 et durerait 12 mois, a appris La Presse hier.

Les Canadiens qui appuient les principes du Parti libéral n'auraient pas l'obligation de devenir membres, mais devraient signer un formulaire confirmant leur appui et obtiendraient du coup le droit de voter pour le prochain chef du parti. Ils pourraient aussi choisir le candidat qui briguerait les suffrages dans leur circonscription aux prochaines élections prévues en octobre 2015.

«Nous voulons faire du Parti libéral le parti politique le plus ouvert et le plus transparent du pays. Cette proposition audacieuse sera débattue au prochain congrès», a confirmé hier une source libérale digne de foi.

Le prochain chef du Parti libéral sera choisi par les militants libéraux ou les Canadiens qui appuient les orientations du parti au plus tard en 2013.

Les dirigeants du parti proposent que le chef soit choisi selon un modèle des primaires françaises en permettant aux non-membres de voter également. Cette proposition devra aussi être approuvée au congrès national de la mi-janvier.

D'autres amendements à la constitution du parti seront aussi débattus, notamment celui visant à retirer au chef le droit d'imposer son veto au programme politique du parti.

Les autorités proposent aussi de créer un centre d'appels permanent pour augmenter la banque de donateurs et solliciter de l'argent dans l'espoir de regarnir les coffres du parti. Cette mesure est d'autant plus urgente que le Parti libéral devra compter uniquement sur la générosité de ses partisans dans la foulée de la décision du gouvernement Harper d'abolir la subvention de l'État aux partis politiques.

Au dernier scrutin, le Parti libéral a encaissé sa pire défaite de sa longue histoire en remportant seulement 34 sièges, n'obtenant que 18,9% des suffrages.