Les nouvelles lignes directrices d'Ottawa en matière d'Affaires étrangères ciblent une dizaine de pays, dont la Chine, qui feront l'objet d'une attention particulière de la part du gouvernement, a appris La Presse Canadienne.

Le premier ministre Stephen Harper a commandé le Plan de politique étrangère («Foreign Policy Plan», ou «FPP») au mois de mai lorsqu'il a nommé John Baird ministre des Affaires étrangères.

Les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont complété une ébauche du plan, et selon certaines sources, celui-ci pourrait être présenté au conseil des ministres dès cette semaine.

Le document serait assez peu volumineux, toujours selon des sources proches du dossier, et il mettrait de l'avant quatre priorités: la prospérité économique, l'importance de la démocratie ainsi que la défense des droits humains et de la liberté religieuse.

Le texte rappelle aussi qu'il est primordial d'accroître les échanges commerciaux avec l'Asie, et la Chine en particulier, selon des sources.

Pour sa part, Stephen Harper a soutenu lundi soir qu'il était prêt à se rendre en Chine à tout moment. Il ne manque qu'une invitation des dirigeants chinois à cet effet.

«J'attends une date», a dit le premier ministre lors d'une réception organisée au 24 Sussex Drive pour le temps des Fêtes.

M. Harper a noté que le président Hu Jintao l'avait officiellement invité en Chine et qu'une rencontre officielle avec le premier ministre Wen Jiabo serait au programme.

L'ébauche du FPP permettra de guider les actions du chef de la diplomatie canadienne, John Baird. Elle comprend une liste de plus de dix «pays prioritaires» que le Canada devrait avoir dans sa mire pour différentes raisons.

En plus de la Chine, cette liste comprend l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, le Brésil, la Turquie, la Corée du Nord et l'Afrique du Sud.

Selon des sources, l'évolution de la situation politique dans certains pays du monde arabe a amené les responsables du FPP, qui ont discuté à huis clos pendant des mois, à ajouter Israël et l'Égypte parmi les pays à surveiller de près. Des nations membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) et de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) y figureraient également.

Les six nations membres du CCG auraient été incluses en raison du rôle prépondérant qu'ils ont joué en Afrique du Nord et au Moyen-Orient lors des soulèvements populaires qui ont bouleversé l'échiquier politique mondial au cours de la dernière année.

Quant à l'ASEAN, elle a été ciblée pour son importance économique depuis que Stephen Harper a témoigné de son intention d'accroître les échanges commerciaux avec les dix pays qui en sont membres. L'hésitation des États-Unis dans la mise en oeuvre du projet d'oléoduc Keystone XL n'est pas étrangère à cette stratégie.

Le plus grand défi de John Baird sera d'arriver à convaincre les fonctionnaires de son ministère et les agents du service extérieur de la pertinence de ce document. Il est arrivé que le Canada soit pris au dépouvru lors d'événements internationaux d'envergure et il souhaite éviter que cela ne se reproduise, jugent les sources consultées par La Presse Canadienne.