Travaux publics Canada soupçonne 27 fonctionnaires d'avoir utilisé des ordinateurs du gouvernement pour consulter des sites pornographiques au cours des dernières années, a appris La Presse.

Des informations obtenues grâce à la Loi sur l'accès à l'information montrent que 19 enquêtes sont toujours en cours et qu'une seule d'entre elles a mené à un congédiement. Ces infractions se sont produites entre septembre 2008 et décembre 2010 et ne sont pas de nature criminelle.

La consultation de sites pornographiques a déjà constitué une «menace sérieuse» au réseau intranet du Ministère, révèle un second document obtenu grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Le rapport, qui concerne un cas en particulier survenu en 2010, indique que de nombreux virus et logiciels espions ont dû être retirés de l'ordinateur d'un employé afin de ne pas compromettre la sécurité du réseau.  

En examinant son disque dur, les enquêteurs ont découvert de nombreuses photographies et vidéos «inappropriées» prises par l'individu dans sa vie personnelle ou sur le web. En fouillant le contenu de son ordinateur, ils ont découvert des courriels avec des pièces jointes «contenant de la nudité» échangés avec d'autres employés du gouvernement fédéral.  

Le document conclut qu'il y a eu, au cours des dernières années, un «nombre grandissant» d'enquêtes de cette nature dû au manque d'attention que les employés portent aux messages informatiques sur les politiques du ministère quant à l'utilisation du matériel informatique.

Si rien n'est fait pour corriger la situation, la menace contre la sécurité informatique du ministère risque de s'accroître», peut-on lire dans le document qui souligne que le cas a été transféré au département des ressources humaines.

La division des relations avec les médias de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a refusé de nous accorder une entrevue sur le sujet, malgré nos demandes répétées durant plusieurs semaines. Impossible de savoir si des sanctions ont été imposées aux fonctionnaires fautifs.  

Le Ministère a invoqué la Loi sur la protection des renseignements personnels comme motif pour refuser de nous transmettre ces informations. Or, cette loi stipule que la divulgation des renseignements ne concerne que les personnes identifiables.  

Par ailleurs, la loi précise que les renseignements personnels ne comprennent pas les renseignements concernant «un cadre ou employé, actuel ou ancien, d'une institution fédérale et portant sur son poste ou ses fonctions».

- Avec la collaboration de William Leclerc