Les néo-démocrates auront une première chance de comparer les neuf candidats qui visent la direction de leur parti, dimanche.

Il y a tant de candidats qu'il serait douteux de voir un véritable vainqueur sortir du premier des six débats. Chaque candidat ne disposera même pas de 10 minutes pour se démarquer. Le débat doit durer deux heures en tout.

Toutefois, ce débat pourrait donner un bon portrait de la course à direction, mettant vraiment sous les feux de la rampe ceux qui ont les habiletés politiques, la profondeur intellectuelle et le charme personnel nécessaires pour succéder à Jack Layton.

«Cela sera certainement une bonne occasion de comparer les candidats dans une ambiance plus formelle», a mentionné la députée torontoise Peggy Nash dans un courriel à La Presse Canadienne.

«Les rassemblements locaux offrent la possibilité de découvrir la manière dont les candidats se comportent en face à face et au sein d'une foule, mais ces débats nationaux permettront de déterminer si les candidats sont assez solides sur la scène publique pour remplacer les conservateurs dans cinq ans.»

Le parti, qui compte un peu moins de 100 000 membres, élira son prochain chef le 24 mars 2012.

L'ancien président du parti, Brian Topp, semble être celui qui a réussi le départ le plus rapide, réunissant un nombre impressionnant d'appuis, dont ceux de l'ancien chef Ed Broadbent et de l'ancien premier ministre de la Saskatchewan, Roy Romanow. Il semble aussi pouvoir compter sur une forte organisation en Colombie-Britannique, la province dans laquelle le parti a le plus de membres.

Mais M. Topp devra prouver qu'il a en lui les ressources pour charmer et convaincre les électeurs. Mais comme tout bon stratège, il cherche à diminuer les attentes à la veille de son premier débat.

«En tant que personne sans expérience en politique, je dis que mes attentes envers moi-même sont en effet très basses, avance M. Topp par courriel. J'ai hâte de voir de quoi ces débats auront l'air et, avec de la chance, je serai en mesure de marquer quelques points au cours de la discussion.»

De son côté, le député d'Outremont, Thomas Mulcair, doit faire face au défi inverse. L'ancien ministre de Jean Charest a la réputation d'être un bon tribun et de s'enflammer facilement. Mais s'il est bien connu au Québec - qui ne compte que pour six pour cent des néodémocrates -, M. Mulcair doit prouver qu'il peut attirer des appuis à l'extérieur de la province. Pour lui, ce débat sera sa première véritable chance de bien se faire voir dans le reste du pays.

Malgré tout, il semble vouloir calmer ses instincts combatifs pour le débat, dans l'espoir, peut-être, de contredire les détracteurs qui affirment qu'il n'est pas solidaire ou qu'il hésite à attaquer ses collègues, donnant du même coup des munitions aux conservateurs pour d'éventuelles publicités négatives.

«J'espère pouvoir avoir des échanges plaisants et constructifs, a dit l'ancien lieutenant québécois de Jack Layton.

Je m'attends à ce que nous soyons beaucoup plus en accord qu'en désaccord, puisque nous tenterons tous de convaincre les Canadiens que l'important n'est pas tant les différences entre nous que les différences entre nous et le gouvernement conservateur.»

De son côté, la députée de la région de Toronto, Peggy Nash, qui était la porte-parole du parti en matière de finance, sera dans son élément au cours de ce débat puisque le thème sera l'économie. Elle a publié vendredi un document de politique publique, dénonçant la dépendance de Stephen Harper envers les entreprises libres de toute contrainte et a présenté un plan alternatif de création d'emploi et d'amélioration de la sécurité du revenu.

Paul Dewar, un député de la région d'Ottawa tentera lui aussi de tirer son épingle du jeu, lui qui veut défendre son plan de création d'emplois.

Quant aux autres, Robert Chisholm, Nathan Cullen, Romeo Saganash, Niki Ashton et Martin Singh, ce débat pourrait leur permettre de quitter leur rôle de négligés.