La leader du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a failli assister à la Conférence sur le climat des Nations unies, à Durban, comme déléguée officielle des Tuvalu.

Mme May a pris la route pour l'Afrique du Sud à ses propres frais. Le gouvernement du Canada lui a refusé, à elle, aux porte-parole libérales et néo-démocrates en matière d'environnement ainsi qu'à la députée bloquiste Maria Mourani des places au sein de la délégation canadienne.

Les quatre députées ont dénoncé le refus du gouvernement conservateur d'inclure l'opposition dans les délégations canadiennes aux conférences internationales, comme l'avaient fait jusqu'à maintenant les précédents gouvernements.

En guise de riposte, Mme May a donc demandé aux Tuvalu de l'adopter, le temps de la conférence de Durban.

«J'ai choisi Tuvalu parce que c'est un des vrais héros des délégations», a-t-elle expliqué en conférence de presse à Ottawa, jeudi matin, avant son départ pour l'Afrique du Sud.

L'archipel polynésien est menacé de disparition par les changements climatiques et la hausse des niveaux des mers. Il y a deux ans, à Copenhague, le principal représentant des Tuvalu, Ian Fry, avait attiré l'attention de la planète. «Le sort de mon pays est entre vos mains», avait-il plaidé, en larmes.

Cette année, M. Fry a assuré Mme May qu'elle pourrait travailler avec sa délégation, même s'il était trop tard pour l'y inclure officiellement, son gouvernement ayant déjà confirmé la liste des membres de son contingent.

«Il a dit que peut-être je peux donner mes efforts comme bénévole pour le gouvernement du Tuvalu, a dit Mme May. Si mon gouvernement, le gouvernement du Canada, n'a pas besoin de mon aide, je l'offre à un autre gouvernement qui travaille pour mes enfants, parce que mon gouvernement du Canada ne travaille pas pour mes enfants, mes petits-enfants.»

Et Mme May de conclure qu'elle fait confiance à la délégation des Tuvalu alors qu'elle se méfie de celle du Canada.

Les environnementalistes soupçonnent le gouvernement canadien de saboter les négociations à Durban alors qu'il se préparerait à se retirer officiellement, dans quelques jours, du Protocole de Kyoto.