Le gouvernement libéral de l'Ontario a déposé un projet de loi contre l'intimidation qui permettrait notamment aux élèves des écoles publiques de promouvoir la tolérance en créant des associations regroupant de jeunes hétérosexuels et homosexuels.

Certaines écoles catholiques interdisent la création de telles associations étudiantes fondées sur l'orientation sexuelle, mais le premier ministre Dalton McGuinty a souligné mercredi que leur existence sera spécifiquement autorisée par la loi.

Cette loi donnerait également aux écoles le pouvoir d'expulser définitivement les élèves qui se rendent coupables d'intimidation, plutôt que de simplement les suspendre, a dit le premier ministre lors de son passage dans une école du nord de Toronto. M. McGuinty a expliqué vouloir faire comprendre très clairement aux élèves de la province que l'intimidation ne sera plus tolérée.

Les jeunes devraient être libres d'exprimer leur identité à l'école, peu importe leur ethnie, leur religion, leur culture, leur sexe ou leur orientation sexuelle, a lancé le premier ministre.

La loi ontarienne imposera aux écoles le devoir de prévenir l'intimidation, d'intervenir lorsque cela est nécessaire et de punir les coupables.

L'opposition conservatrice a aussi présenté mercredi son propre projet de loi contre l'intimidation à l'école, qui prévoit notamment la mise en place de campagnes de sensibilisation dès la maternelle. M. McGuinty a indiqué que son gouvernement libéral minoritaire pourrait adopter certaines des mesures conservatrices.

Le premier ministre a admis que les récents suicides de jeunes homosexuels qui se sont donné la mort après avoir été intimidés à l'école ont influencé la décision du gouvernement de déposer un projet de loi. Il a toutefois prévenu que l'intimidation a aussi lieu à l'extérieur des murs de l'école, un phénomène contre lequel le gouvernement ne peut faire grand-chose.

Le 14 octobre dernier, Jamie Hubley, un jeune de 15 ans ouvertement gai, s'est suicidé après des semaines de persécution à son école d'Ottawa.