De nouveaux documents obtenus par le NPD semblent contredire la défense de Tony Clement selon laquelle il ne s'était pas mêlé de la répartition d'un fonds de 50 millions $ lié au Sommet du G8 dans sa circonscription.

Le président du Conseil du trésor a déjà affirmé devant un comité des Communes qu'il avait joué un simple «rôle de coordination» en transmettant les listes de demandes des maires de sa circonscription à John Baird, alors ministre de l'Infrastructure. C'est ce dernier qui décidait quels projets obtiendraient du financement, selon M. Clement, qui a utilisé la même défense mercredi à la Chambre des communes.

Mais des documents municipaux obtenus par le Nouveau Parti démocratique (NPD) en vertu de la Loi sur l'accès à l'information ontarienne racontent une histoire bien différente.

Selon le député néo-démocrate Charlie Angus, ces documents démontrent que Tony Clement avait donné un témoignage «faux et trompeur» devant les députés, plus tôt en novembre. Il ne devrait plus être ministre - et encore moins en charge du trésor public, a-t-il ajouté.

Mercredi, le ministre Clement a continué de nier son implication dans ce dossier. Son rôle se limitait selon lui à faire des recommandations en tant que député local, mais les décisions étaient prises par le ministre des Transports et de l'infrastructure, a-t-il déclaré aux Communes.

L'un des documents montre que c'est la responsable du bureau de comté de Tony Clement dans Parry Sound-Muskoka qui a communiqué avec les municipalités ontariennes pour les inviter à déposer des demandes de subvention, spécifiant même quels types de projets étaient admissibles.

«On m'a demandé de transmettre une invitation pour un appel de candidatures à des subventions pour le G8 qui ont trait à l'amélioration du centre-ville de chaque village et municipalité», a écrit Sondra Read à neuf maires et d'autres responsables municipaux, le 30 mars 2009.

«On parle ici de rénovations de façades, de travaux de voirie, d'aménagement paysager, de projets d'embellissement, de projets d'éclairage, de signalisation, tout ce qui améliorera le centre-ville et qui y est spécifique.»

Un autre document montre qu'un attaché politique du ministre Clement, David Pierce, a informé la Ville de Muskoka Lakes que ses propositions avaient été rejetées parce que l'enveloppe budgétaire prévue était trop mince pour accepter l'ensemble des quelque 200 projets reçus.

Il y mentionnait aussi que les décisions étaient prises par le cabinet de Tony Clement et le personnel du ministère de l'Industrie. L'équipe du ministre John Baird, elle, n'y était même pas mentionnée.

«Le personnel du ministre et les responsables du ministère ont étudié toutes les propositions reçues et respectant les considérations mentionnées plus haut», a écrit M. Pierce «au nom du ministre Clement», dans une lettre datée de juillet 2009 et adressée à un responsable municipal.