La mission de l'OTAN en Libye ne peut servir de modèle pour de possibles interventions dans des pays comme la Syrie ou l'Iran, a prévenu le ministre canadien de la Défense, samedi.

Peter MacKay a souligné, lors d'une allocution au Forum sur la sécurité internationale qui se déroule à Halifax, en Nouvelle-Écosse, que la communauté internationale avait le «devoir moral» d'intervenir dans le cas de la Libye.

Il a averti les experts en sécurité et en défense réunis pour ce congrès que la décision de lancer d'autres opérations du même genre ne pourrait être prise à la légère, compte-tenu des risques élevés qui y sont liés.

Selon le ministre MacKay, il serait dangereux de s'aventurer dans un scénario impliquant une «police mondiale» qui pointerait du doigt les pays fautifs et dicterait aux gouvernements - légitimes ou non -, ce qu'ils devraient faire.

Il s'est aussi dit très récalcitrant à l'idée d'appliquer uniformément un modèle à toutes les situations.

Le lieutenant-général Charles Bouchard, le Canadien aux commandes des opérations de l'OTAN en Libye, a, de son côté, affirmé à l'assemblée que les leçons tirées de la mission libyenne pourraient servir dans le futur, ajoutant toutefois que toutes les interventions étaient différentes.

MM. MacKay et Bouchard ont tous deux affirmé que la mission en Libye avait été un succès.

Le lieutenant-général Bouchard a également applaudi à l'annonce de la capture de l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, considéré comme l'héritier de l'ancien chef d'État. Le militaire a soutenu que cette arrestation marquait un moment décisif pour la Libye et ce, à plusieurs égards.

Il a par la suite précisé aux journalistes qu'une telle arrestation aiderait les Libyens à tourner la page sur ce chapitre de leur histoire, ajoutant qu'il était impératif que les autorités du pays aient l'occasion de démontrer leur capacité à diriger la Libye selon les balises imposées par la primauté du droit.

Des responsables libyens ont fait savoir que Seif al-Islam, âgé de 39 ans, avait été arrêté alors qu'il se déplaçait dans un convoi dans le désert du sud du pays. Il était le dernier membre de sa famille encore en cavale.

L'ex-dirigeant de la mission de l'OTAN a fait valoir que le sort de Seif al-Islam devrait être décidé à l'occasion d'un procès juste et équitable. Il a décrit l'homme comme le «principal fils de Kadhafi», ajoutant qu'il avait largement contribué aux violences qui ont secoué le pays.