Le nombre de membres du Nouveau Parti démocratique (NPD) au Québec a triplé depuis le début de la course au leadership pour s'établir à 5000 membres, a appris La Presse Canadienne.

Il s'agit d'une avancée importante susceptible de donner un coup de pouce aux candidats québécois, le recrutement de nouveaux membres constituant le nerf de la guerre dans la course à la succession de Jack Layton.

Le NPD devrait annoncer officiellement en milieu de semaine quelles seront les dates des débats qui se tiendront entre les neuf candidats au leadership, de même que les villes choisies pour accueillir ces événements.

Le parti en profitera pour dévoiler les nouveaux chiffres relatifs à son membership et révéler que le nombre de Québécois qui ont signé leur carte de membre s'élève actuellement à environ 5000.

«C'est une grande victoire pour nous, a confié une source néo-démocrate. Cela signifie que le parti se construit au Québec.»

Au début du mois de septembre, le nombre de membres québécois était légèrement inférieur à 1700, sur un total canadien de 86 548.

Ce faible nombre s'expliquait entre autres par le fait que le Québec est la seule province qui ne possède pas de parti provincial néo-démocrate. Dans plusieurs autres provinces, l'adhésion d'un membre au parti provincial rend automatique son affiliation au parti fédéral.

Ainsi, même si 59 des 103 députés néo-démocrates élus le 2 mai sont issus du Québec, le nombre de membres québécois restait extrêmement marginal par rapport au nombre total à travers le pays au lendemain des élections générales.

Cet état des lieux risquait de nuire aux deux candidats québécois dans la course au leadership, le député d'Outremont Thomas Mulcair et celui d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou Romeo Saganash, si l'on présume qu'un nombre important d'électeurs choisiront de se ranger derrière un candidat vivant dans la même province qu'eux.

Seuls les membres du NPD en date du 18 février 2012 auront le droit de voter pour leur nouveau chef en mars prochain, selon la règle «un membre, un vote». Préoccupé par le modeste nombre de membres dans sa province natale, Thomas Mulcair a déjà exprimé son ambitieux objectif de vendre pas moins de 20 000 cartes d'ici la fin janvier.

Une course au leadership est traditionnellement l'occasion pour les organisations politiques de faire le plein de nouveaux militants. Lors de la course néo-démocrate de 2003, qui s'était soldée par la victoire de Jack Layton, 24 000 personnes avaient joint les rangs du NPD.

Outre mm. Mulcair et Saganash, la longue liste d'aspirants chefs compte Brian Topp, Paul Dewar, Nathan Cullen, Robert Chisholm, Martin Singh, Peggy Nash et Niki Ashton.

Les chiffres concernant la signature de nouvelles cartes de membres seront rendus publics alors qu'un sondage Harris-Decima pour le compte de La Presse Canadienne démontre une baisse de la popularité du NPD au pays, et particulièrement au Québec.

Même s'il reste fortement aimé des Québécois avec 36 pour cent d'appuis, le parti a malgré tout reculé de sept points depuis les élections du 2 mai.

À l'échelle du pays, le NPD a vu son soutien passer d'environ 31 pour cent au moment du scrutin, à 35 pour cent en août, pour finalement redescendre à 29 pour cent ce mois-ci.

La chef intérimaire Nycole Turmel ne s'inquiète pas outre mesure de ce nouveau sondage.

«J'ai été partout à travers le pays. Les Canadiens et Canadiennes sont contents du travail que l'on fait, sont contents de la course au leadership qu'on mène présentement», a-t-elle fait valoir à la sortie de la période de questions aux Communes, lundi.

Selon elle, la course à la chefferie constitue «un bon moyen de parler des enjeux» chers à son parti.