Les libéraux fédéraux espèrent que donner un solide coup de barre à la structure et aux activités du parti en fera la formation la plus transparente et démocratique au pays et un important moteur d'engagement citoyen.

L'exécutif national du Parti libéral du Canada (PLC) a dévoilé une série de changements dans un document de consultation intitulé: «Une feuille de route vers le renouveau».

Le rapport devrait contribuer à alimenter les débats au moment où les libéraux se préparent pour un congrès national crucial à la mi-janvier, qui doit permettre d'assurer la survie du parti.

Le Parti libéral, considéré par certains comme le «parti naturel au pouvoir» jusqu'à tout récemment, a subi une cuisante défaite aux dernières élections fédérales de mai. Il a été réduit au titre de tiers parti, avec 34 sièges seulement au Parlement.

Dans une tentative de se réengager auprès des Canadiens, le document du conseil suggère l'instauration d'un système de primaires - calqué sur celui des États-Unis -, pour l'élection de futurs dirigeants et d'aspirants députés.

Quiconque souhaiterait soutenir le Parti libéral pourrait ainsi s'enregistrer, sans frais, et être en mesure de voter dans les courses à la direction et aux nominations.

La «feuille de route» fait aussi mention de courses ouvertes pour les nominations dans toutes les circonscriptions, limitant du même coup le pouvoir du chef de parti à choisir des candidats ou à protéger ceux qui sont déjà en poste.

Dans une lettre accompagnant le document de travail, le président du parti dresse un portrait sombre de la situation de la formation, qui aurait été «réduite en ruines» aux dernières élections.

Alf Apps fait remarquer que le Parti libéral a perdu au cours des dix dernières années plus de la moitié de sa base électorale au Canada, et plus des deux tiers au Québec.

Le Parti libéral a été dirigé par cinq chefs différents en huit ans. Il recueille moins de dix pour cent des voix dans près de 100 circonscriptions et ses associations de comtés sont dans un état léthargique dans le cas de 80 circonscriptions. Les méthodes de financement dépassées du parti lui nuisent tout autant, alors qu'il n'arrive pas à amasser la moitié des dons versés au Parti conservateur.

M. Apps souligne par ailleurs que les partisans du PLC se demandent si la vapeur peut être renversée ou non. C'est d'ailleurs la principale mission que se sont donnés les libéraux, qui souhaitent s'engager auprès des millions de militants encore désireux de s'afficher sous les couleurs du parti.

L'avantage du PLC réside dans le fait «qu'aucun autre parti politique canadien ne peut se risquer à faire preuve de transparence, de liberté d'expression des membres et d'un véritable engagement envers ceux-ci», plaide M. Apps.

Le document de travail des libéraux prévoit notamment l'abolition du comité de financement actuel du parti, pour le remplacer avec un fonds géré de façon professionnelle et utilisant un système sophistiqué d'identification des électeurs, s'inspirant de la formule du Parti conservateur.

Un fonds spécial serait aussi créé afin de faire la promotion du futur chef et de le défendre des attaques conservatrices essuyées par les deux derniers chef du PLC, Stéphane Dion et Michael Ignatieff, soutient-on.