La Manitobaine Niki Ashton est devenue lundi la neuvième personne à se lancer dans la course à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD), affirmant que pour assurer l'avenir du parti, il faut renforcer les appuis fraîchement obtenus au Québec.

Le coup d'envoi de sa candidature, effectué à Montréal lundi, avait des airs de campagne de séduction auprès des Québécois.

Très loin de sa circonscription de Churchill du nord du Manitoba, elle a plutôt choisi de faire son annonce dans la métropole avec le soutien de deux députés québécois, soit Jean-François Larose de Repentigny et François Choquette de Drummond.

Elle a déclaré avoir choisi Montréal parce que c'est une ville «très cool». Et aussi pour souligner le rôle qu'a joué le Québec dans l'accession du NPD au statut d'opposition officielle.

«Pour moi c'est absolument important de non seulement respecter mais renforcer les résultats qu'on a eus ici pendant les élections de 2011», a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il faut solidifier ces appuis pour mener à bien le projet néo-démocrate de former le prochain gouvernement.

Elle a souligné qu'il s'agit aussi d'une campagne nationale, qui se joue partout au pays.

La candidate s'est d'ailleurs dite de la «génération Layton».

Elle croit d'ailleurs important de bâtir sur l'héritage de son ancien chef Jack Layton, emporté par le cancer l'été dernier, et de mettre comme lui de l'avant l'égalité, la paix, l'environnement, l'économie et la diversité.

Elle est à 29 ans la plus jeune des candidats à briguer la direction du parti et seulement la deuxième femme, après la Torontoise Peggy Nash.

«L'âge n'est pas une barrière», a-t-elle lancé avant de rappeler avoir été en 2008 la plus jeune femme à siéger au Parlement.

Arrivée drapée dans un manteau orange aux couleurs du parti, la députée a indiqué qu'elle voulait que le NPD forme le prochain gouvernement et se dit prête à assumer le rôle de première ministre.

«Le défi auquel nous ferons face est de garder le soutien des milliers de Québécois et de Canadiens qui ont voté pour notre parti pour la première fois en 2011», a-t-elle dit.

Livrant la majeure partie de son discours dans un français impeccable, la plupart du temps sans lire ses notes, Mme Ashton a dit avoir appris son français dans une école d'immersion à Thompson au Manitoba, dans la ville où elle a grandi. Elle parle aussi le grec, sa langue maternelle, et l'espagnol.

Selon elle, parler les deux langues officielles du pays est un atout important qui permet «de construire des ponts avec tous les Canadiens». Les candidats à la direction ne sont pas tous bilingues.

Malgré des slogans bien ficelés à renfort de mots-clés où elle parlait de l'importance de se débarrasser de la «vieille politique» qu'elle associe au conservateur Stephen Harper pour la remplacer par la «nouvelle politique» mise de l'avant par Jack Layton, la députée n'avait cependant pas d'idées concrètes à présenter. Elle n'a pu indiquer comment elle se démarquerait des autres candidats dans cette course.

Elle a toutefois promis de présenter son programme détaillé dans les prochaines semaines. Ce programme sera basé sur «les idées des Canadiens», a-t-elle indiqué.

Au sujet du registre des armes de chasse qui sera bientôt aboli - et qui est un sujet déchirant au Québec où les citoyens réclament qu'il soit maintenu - la candidate a pris position. Elle a affirmé que le Canada doit respecter les différentes régions et supporter le droit du Québec qui veut conserver un tel registre, laissant entendre que différentes solutions pourraient être appliquées à différentes provinces.

Entourée de seulement deux députés - un contraste avec Thomas Mulcair qui en comptait 30 derrière lui alors qu'il officialisait sa participation - Mme Ashton a fait son annonce devant seulement une dizaine de personnes dans le Vieux-Port de Montréal.

Le député Jean-François Larose a affirmé après l'événement que plusieurs autres députés, au Québec et ailleurs, allaient bientôt se ranger publiquement derrière la candidate du Manitoba.

Selon lui, elle ferait la meilleure chef du parti car elle est jeune, dynamique et très à l'écoute des députés et des citoyens.

Brian Topp, Thomas Mulcair, Paul Dewar, Nathan Cullen, Robert Chisholm, Romeo Saganash, Martin Singh et Peggy Nash sont les autres candidats qui ont déjà annoncé leurs intentions.

Les prétendants à la succession de Jack Layton ont jusqu'au 24 janvier pour déposer officiellement leur candidature. Le NPD choisira son nouveau chef en mars prochain, à Toronto.