Les forces aériennes du Canada ont commandé 65 chasseurs, un nombre qui répond aux besoins du pays à cet égard, a affirmé aux Communes le ministre de la Défense, mercredi.

Peter MacKay répliquait ainsi aux attaques de l'opposition en lien avec des documents internes de son ministère, qui démontrent que le Canada n'a pas prévu de marge de manoeuvre advenant des pertes - accidentelles ou autres -, des F-35 pour leur durée de vie prévue.

Dans la note de service sur les chasseurs multirôle, le Canada songeait à acheter quelque 80 appareils. Le chiffre a toutefois été revu à la baisse par le gouvernement de Stephen Harper, sans explication, au moment de dévoiler sa stratégie pour le secteur de la défense, il y a quelques années. Des analystes de la défense ont expliqué la décision par le prix exorbitant pour acquérir les chasseurs, qui oscille entre 75 et 150 millions $ chacun.

M. MacKay et le ministre associé de la Défense, Julian Fantino, ont tous deux répété que le coût de la transaction, évaluée à 9 milliards $, était final et qu'il ne serait pas dépassé.

Une note interne du ministère et datée de 2010, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, souligne que le Canada fait l'achat du «minimum acceptable pour la taille d'une flotte», et qu'on aurait précisé à la force aérienne de se «tenir prêt à gérer les risques opérationnels si la flotte devait être réduite à un nombre inférieur à 65 pour des raisons d'usure».

Le ministre MacKay a toutefois déclaré mercredi que l'équipement commandé pour la force aérienne du Canada serait bien suffisant.

«En bref, il s'agit là du chiffre demandé par les responsables de la force aérienne et ils nous ont clairement indiqué que c'était ce dont ils avaient besoin. Ils nous ont clairement indiqué que cela permettrait à nos pilotes de la force aérienne d'exécuter l'importante tâche que nous leur avons confiée», a-t-il soutenu.

Les Américains se sont déjà plaints que le Canada n'avait pas suffisamment de CF-18 pour assurer la défense de ses propres villes en cas d'attaque majeure. L'ambassade américaine à Ottawa avait fait part, en 2004, de ses craintes qu'Ottawa pourrait ne pas acheter suffisamment d'appareils pour remplacer sa flotte, révélait-on dans une diplomatique diffusée par WikiLeaks.

La Défense nationale a refusé plus tôt cette semaine de commenter l'affaire.