Un Canadien d'origine libyenne affirme avoir été interrogé par des agents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pendant qu'il était détenu en Libye, révèle mercredi Human Rights Watch.



L'homme de 46 ans, Mustafa Krer, a été détenu en Libye entre 2002 et 2010 pour avoir supposément entretenu des liens avec le Groupe islamique combattant libyen, une organisation qui cherchait à renverser le régime Kadhafi. Il a déclaré à l'organisation new-yorkaise de défense des droits de la personne que des enquêteurs canadiens l'ont visité à environ trois reprises entre 2003 et 2005; il ne se souvient toutefois pas du nombre exact de rencontres ou des dates précises des interrogatoires.

Des agents du SCRS l'auraient par contre interrogé à une occasion en collaboration avec des agents libyens. M. Krer n'évoque aucuns sévices subis pendant les rencontres avec les agents canadiens, mais il affirme avoir été fréquemment battu par ses geôliers libyens entre 2002 et 2004. Un représentant de HRW affirme que si les agents du SCRS n'ont pas torturé M. Krer, ils savaient vraisemblablement qu'il était maltraité par les Libyens.

M. Krer affirme que les agents canadiens étaient au fait d'appels téléphoniques précis qu'il a placés pendant qu'il habitait au Canada et qu'ils lui ont montré des photos de surveillance prises de lui dans des lieux publics canadiens.

M. Krer ajoute qu'il n'a été visité par des diplomates canadiens pour la première fois qu'en 2005. Cinq visites ont suivi jusqu'au moment de sa libération en 2010, après l'intervention du fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam.