Assiste-t-on à un réchauffement des relations entre le Québec et le reste du Canada depuis les élections du 2 mai?



La moitié des Canadiens estiment que les relations entre le Québec et le reste du Canada évoluent dans la bonne direction, révèle un sondage réalisé par la firme Nanos entre le 29 août et le 1er septembre auprès de 1210 personnes.

Seulement 29% croient au contraire qu'il y a encore trop de frictions, et 22% disent ne pas le savoir.

Au Québec, les opinions sont plus partagées: 42,7% des répondants estiment que les relations sont plus harmonieuses, tandis que 39,8% croient le contraire. Environ 17,5% disent ne pas avoir d'opinion sur cette question.

Aux élections du 2 mai, le Québec a élu 59 députés néo-démocrates et envoyé au chômage la grande majorité des députés bloquistes. Le Bloc québécois, qui dominait le paysage politique depuis près de 20 ans, est passé de 47 sièges à seulement 4 et a perdu son statut de parti reconnu à la Chambre des communes.

Selon Jean-Simon Farrah, analyste de recherche à Nanos, les résultats du dernier scrutin ont rassuré les Canadiens. À preuve, au moins 20% de ceux qui croient que les relations s'améliorent soutiennent que l'option séparatiste est en recul, et presque autant (19,3%) affirment que le fossé entre le Québec et le reste du pays se referme. En outre, 16,4% croient que les relations s'améliorent depuis les élections.

Au Québec, 34% des gens qui croient que les relations se portent mieux pensent aussi que le fossé entre la province et le reste du pays s'amenuise. Aussi, 19,4% des Québécois qui sont plus optimistes sur cette question croient que l'option séparatiste est en baisse.

«C'est la première fois que l'on mesure la perception des relations entre le Québec et le reste du Canada depuis les élections fédérales. Il sera intéressant de suivre l'évolution de cette perception dans les prochains mois, tant au Québec que dans le reste du Canada. D'autant plus que le gouvernement Harper a obtenu une majorité à Ottawa sans l'appui du Québec. Aussi, le Bloc québécois n'est plus la formation politique qui détient la majorité des sièges au Québec», a dit M. Farrah hier.

Par ailleurs, la firme Nanos a aussi pris le pouls des Canadiens au sujet de l'importance du bilinguisme. Les résultats sont étonnants si l'on tient compte des querelles que le bilinguisme a provoquées dans le passé.

En effet, 70% des Canadiens croient que le bilinguisme est important (48%) ou plutôt important (22%). Seulement 19% des répondants croient que ce n'est pas important de maîtriser les deux langues officielles au pays.

Au Québec, la proportion de ceux qui croient que le bilinguisme est important est encore plus élevée. Près de 90% des Québécois jugent cela important (78,7%) ou plutôt important (10,3%).

«Beaucoup de Canadiens voient le bilinguisme de façon pragmatique. Un quart des Canadiens croient que maîtriser les deux langues est un avantage. Un tiers des Québécois voient cela comme un avantage. Donc, le bilinguisme est maintenant vu comme un avantage concurrentiel. Le bilinguisme semble donc de moins en moins politisé», a dit M. Farrah.

Le sondage Nanos a une marge d'erreur de 3 points, 19 fois sur 20. Au Québec, où 302 personnes ont été interrogées, la marge d'erreur est de 6 points.