Fidèle à sa promesse électorale, le gouvernement conservateur entend adopter en trombe son projet de loi omnibus sur la criminalité, qu'il déposera aujourd'hui à la Chambre des communes.

C'était l'une des premières annonces faites par le leader du gouvernement à la Chambre des communes, hier, quelques minutes avant que le Parlement reprenne ses travaux, à Ottawa.

Le projet devrait regrouper une série de mesures déjà présentées au Parlement par les troupes de Stephen Harper, mais qui n'avaient pas pu être adoptées avant le déclenchement des dernières élections.

Ces mesures, très diversifiées, touchent entre autres aux infractions relatives au trafic de drogue, au terrorisme, aux transferts internationaux de détenus et aux technologies d'enquêtes policières.

Au cours de la dernière campagne électorale, le Parti conservateur avait promis de fusionner une dizaine de ces initiatives et de les adopter «dans les 100 premiers jours de la session parlementaire».

«Nous respecterons cet engagement», a déclaré hier le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Peter Van Loan.

Questionné pour savoir si l'adoption d'un ensemble d'une telle envergure nécessiterait une plus longue étude parlementaire, le ministre Van Loan a affirmé que plus de 200 experts s'étaient déjà prononcés sur le sujet.

«Et nous croyons que les meilleurs experts au Canada sont les électeurs qui nous donnent le mandat de faire ce que nous avons dit que nous ferions», a-t-il ajouté.

Mauvaise approche

Encore une fois, le gouvernement Harper s'est fait accuser de placer ses intérêts partisans et idéologiques avant ceux du pays.

«Tandis que le crime est en baisse au Canada, eux, ils ont décidé que la première place où investir, c'était dans les prisons, plutôt que dans les infrastructures et la création d'emplois», a réagi le député néo-démocrate Thomas Mulcair.

Statistique Canada a annoncé l'été dernier que le taux de crimes déclarés à la police était à son plus bas depuis 1973.

«Le nouveau Parlement, qui a beaucoup de nouveaux membres, a le droit d'avoir et de faire son travail», a plaidé le chef libéral, Bob Rae.

M. Mulcair a promis que le NPD jouerait son rôle d'opposition officielle, bien que le gouvernement soit majoritaire. «Ils vont avoir une opposition officielle très déterminée qui va se tenir debout pour continuer à prêcher pour une approche équilibrée qu'on a toujours eue au Canada», a-t-il dit.

Tant M. Rae que M. Mulcair ont fait valoir que l'approche répressive avait échoué aux Etats-Unis et que de plus en plus de gens au sud de la frontière tentaient maintenant de renverser la tendance.