Lorsque les parlementaires reprendront leurs travaux ce lundi, Stephen Harper se retrouvera avec une plus grande marge de manoeuvre encore que celle qu'il avait au lendemain de son élection, le 2 mai, à la tête d'un gouvernement majoritaire.

Les partis d'opposition ont beau promettre d'y mettre toute leur énergie, tous sont à la recherche de nouveaux chefs, exercice qui risque fort de retenir une grande partie de leur attention.

Le leader du gouvernement en Chambre, Peter Van Loan, réaffirme l'intention de son gouvernement de s'occuper d'abord d'économie. Plutôt avare de détails sur ses intentions en matière de législation, il rappelle tout de même que son gouvernement a promis un projet de loi omnibus pour modifier le Code criminel.

«Nous avons pris l'engagement d'adopter cette loi dans les 100 premiers jours,» dit-il en entrevue téléphonique.

«Il se peut fort bien que dans la loi omnibus sur le droit criminel, on retrouve le registre des armes à feu,» estime le leader parlementaire néo-démocrate, Thomas Mulcair.

«Ça, c'est un bel exemple de quelque chose où il va y avoir une bataille rangée entre l'opposition officielle NPD et le gouvernement conservateur,» promet-il.

Cette bataille, et d'autres qui seront centrées sur l'économie, sont bienvenues pour les conservateurs. D'après M. Van Loan, le débat entre le gouvernement et l'opposition officielle se fera davantage sur les questions de politiques publiques. Et il cherche à écarter de l'équation le Parti libéral du Canada dirigé, pour l'instant, par Bob Rae.

«Ça leur est bien utile» de voir les choses de cette façon, fait remarquer Ralph Goodale, leader parlementaire des libéraux, en parlant de ses adversaires conservateurs et néo-démocrates.

«Ils veulent faire croire que tout irait mieux (...) si nous avions un seul parti à droite et un seul parti à gauche. Alors tout serait blanc ou noir, bon ou mauvais (...)»

Les libéraux aussi veulent parler d'économie cet automne, d'économie et d'emploi. Leur course officielle au leadership n'est pas pour tout de suite et ils peuvent compter sur l'expérience de M. Rae au Parlement, une expérience qui manque à la leader par intérim des néo-démocrates, Nycole Turmel.

Les travaux reprennent lundi à 11 heures. Ils débutent par un hommage à Jack Layton, ancien leader du NPD, décédé d'un cancer au mois d'août.

«Le Parlement sera un endroit différent, plus triste, sans M. Layton,» croit M. Goodale.

M. Mulcair, lui, dit qu'il restera quelque chose de M. Layton à Ottawa.

«Le NPD est déterminé de respecter la volonté de Jack Layton qui voulait qu'on établisse un nouveau ton à la Chambre des communes et ça c'est un devoir pour moi de mémoire à l'égard de mon ami Jack, de maintenir ce décorum à la Chambre des communes.»