Sitôt les règles établies, sitôt la course lancée. Le président du NPD, Brian Topp, a été le premier à annoncer officiellement, lundi, qu'il sera candidat à la succession de Jack Layton, mort d'un cancer le 22 août dernier.  

Premier sur les rangs, après que le conseil fédéral du NPD eut établi, vendredi dernier, les règles régissant cette course à la chefferie, M. Topp bénéficie déjà d'appuis de taille, ceux notamment de l'ancien chef néo-démocrate Ed Broadbent et de la députée de Gatineau, Françoise Boivin, qui l'accompagnaient en conférence de presse.

Perçu comme un des principaux adversaires qui pourraient se présenter contre M. Topp, le député d'Outremont, Thomas Mulcair, n'a pas voulu faire de commentaires, lundi. Son attachée de presse, Chantale Turgeon, a indiqué que M. Mulcair était toujours en train de jauger ses appuis et qu'il annoncerait sa décision «dans les prochaines semaines».

Proche conseiller de Layton

Élu président du parti en juin dernier, M. Topp était un proche conseiller de Jack Layton. Stratège néo-démocrate de longue date, il a notamment été directeur des campagnes électorales de 2006 et 2008.

«Je n'ai jamais lu une question en Chambre, mais j'en ai écrit plusieurs», a-t-il souligné en conférence de presse, interrogé sur son manque d'expérience en politique active, lui qui n'a jamais été député.

Refusant de s'engager à se présenter dès la première élection partielle déclenchée (fort probablement dans Toronto-Danforth, pour remplacer Jack Layton), M. Topp a toutefois promis qu'il serait éventuellement candidat et qu'il entendait devenir député néo-démocrate, qu'il soit élu chef du parti ou non.

Âgé de 51 ans et originaire de Montréal, l'ancien chef de cabinet adjoint du premier ministre néo-démocrate Roy Romanow, en Saskatchewan, aspire maintenant à «remplacer Stephen Harper», et ce, dès les prochaines élections, dans quatre ans.

«On n'a pas besoin de faire semblant d'être des libéraux pour gagner», a lancé M. Topp, rejetant d'emblée l'idée d'une fusion avec le Parti libéral du Canada, tout en se disant favorable aux gouvernements de coalition. Il a d'ailleurs été un des principaux artisans de l'entente de coalition signée avec les libéraux de Stéphane Dion, en 2008, qui a passé à un cheveu de renverser le gouvernement conservateur, alors minoritaire, de Stephen Harper.

M. Topp a indiqué avoir rapidement annoncé sa décision parce qu'il se trouvait dans une situation «ambiguë et inconfortable». Il devra maintenant démissionner de son poste de président du parti.

Ed Broadbent, qui avait appuyé la candidature de Jack Layton lors de la course au leadership de 2002-2003, estime que M. Topp est le seul qui a les qualités nécessaires pour devenir le prochain premier ministre.

«Aucun autre candidat n'a autant d'expérience et de jugement politique, a souligné M. Broadbent, qui a dirigé les troupes néo-démocrates de 1975 à 1989. C'est un joueur d'équipe, il sait écouter, mais il sait aussi diriger, il sait ce que ça prend pour faire avancer les choses.»

Sans vouloir «rien enlever aux autres candidats», la députée de Gatineau, Françoise Boivin, a pour sa part estimé que Brian Topp était le meilleur candidat pour rallier à la fois les Québécois et le reste du Canada, notamment les provinces de l'Ouest, fort de son expérience en Saskatchewan.

«On a le meilleur des deux mondes: une personne du Québec, ouverte au Québec, qui aime et qui comprend comme Jack le Québec, mais qui en plus a ces ramifications-là à l'extérieur du Québec», a souligné Mme Boivin, encourageant ses collègues à se rallier à M. Topp.

Autres candidats

D'autres candidats potentiels à la succession de M. Layton pourraient faire connaître leurs intentions au cours des prochains jours. Le caucus des députés du NPD se réunit à Québec demain et jeudi pour une rencontre préparatoire à la reprise des travaux parlementaires, lundi prochain.

La chef intérimaire, Nycole Turmel, et la veuve de M. Layton, Olivia Chow, ont toutes deux indiqué qu'elles ne prendraient pas position dans la course à la chefferie.

Le prochain chef sera élu par tous les membres du parti, au cours d'un congrès qui aura lieu le 24 mars 2012 à Toronto.