En marge de la rencontre réunissant à Paris une soixantaine de pays amis de la Libye, en vue d'établir une feuille de route pour l'ère post-Kadhafi, le premier ministre Stephen Harper a annoncé que le Canada levait l'ensemble des sanctions économiques qu'il avait imposées le 27 février dernier, au tout début du conflit.

Toutefois, les sanctions imposées par l'ONU, dans les résolutions 1970 et 1973, restent en vigueur, jusqu'à ce qu'elles soient levées par le Conseil de sécurité. Celles-ci empêchent notamment d'établir des relations commerciales avec certaines institutions du gouvernement libyen, comme la banque centre de la Libye, notamment.

Techniquement, la levée des sanctions canadiennes permettra à des entreprises canadiennes de faire des affaires en Libye, mais seulement dans le cadre imposé par les résolutions de l'ONU.

Il s'agit surtout pour le Canada de faire pression sur les autres pays de la communauté internationale et sur les Nations unies pour que soient levées l'ensemble des sanctions, ce qui permettrait aux nouvelles autorités gouvernantes de s'organiser plus facilement et de jeter les bases d'un gouvernement de transition.

Le Canada a reconnu en juin le Conseil national de transition (CNT) comme l'instance ayant l'autorité morale de gouverner la Libye.

Grâce à cette levée des sanctions canadiennes, le nouveau chargé d'affaires du CNT au Canada pourra avoir accès aux comptes bancaires de l'ambassade libyenne à Ottawa.

Le premier ministre a fait l'annonce de cette mesure à l'issue d'une rencontre de travail du Groupe de contact sur la Libye, coprésidé par le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique, David Cameron.

En matinée, M. Harper s'était rendu à Trapani, en Italie, pour saluer le travail des forces armées canadiennes dans le conflit libyen. Dès le mois de mars, Ottawa a déployé 650 militaires, sept avions de chasse CF-18, des ravitailleurs, une frégate et des aéronefs de patrouille maritime.