Estimant avoir beaucoup d'appuis au Québec et au Canada, Thomas Mulcair réfléchit sérieusement à la possibilité de briguer la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD) et de devenir, du coup, chef de l'opposition. «J'y pense», a-t-il indiqué lors d'un bref point de presse, mardi après-midi.

«Je reçois beaucoup d'appuis, d'intérêt. Et pas seulement au Québec, où l'appui est extrêmement fort. Ça va être une campagne pancanadienne et il faut que l'appui soit là aussi. On est en train de le mesurer et on se rend compte qu'on a aussi beaucoup d'appui partout au Canada. Mais c'est trop tôt pour dire autre chose.» Il a également précisé que plusieurs de ses collègues du NPD lui auraient manifesté leur appui, mais qu'il ne fera pas connaître sa décision avant la reprise des travaux sur la colline parlementaire, à la mi-septembre.

Signe le plus fort de son intention de briguer la direction, Thomas Mulcair a déjà évoqué le travail qu'il devra abattre pour être choisi. «J'ai énormément de consultation à faire à travers le Canada. Il y a du financement à mettre en place et des efforts de communication doivent être faits», a-t-il indiqué. Il a également dit souhaiter «une bonne campagne, une campagne honnête, une campagne d'idées pour que le NPD se rende à l'étape suivante, soit la formation d'un gouvernement».

Questionné sur la candidature de l'actuel président du NPD, Brian Topp, Thomas Mulcair s'est en quelque sorte présenté comme le dauphin de Jack Layton. «Ça fait cinq ans que Jack m'a demandé d'être son lieutenant québécois. Ça fait quatre ans que j'ai été élu pour la première fois dans Outremont. Tout le monde nous disait que c'était impossible, que c'était un château fort libéral, mais on a relevé le défi. C'est ce qu'on a toujours fait avec Jack. Quand j'ai été élu en 2007, il m'a nommé chef adjoint du NPD et lorsque j'ai été élu pour la troisième fois, en mai dernier, il m'a confié le rôle de leader parlementaire. Voilà ce sur quoi je veux bâtir.»

Alors que plusieurs voient en Brian Topp l'un des principaux architectes de la percée du 2 mai, Thomas Mulcair a également insisté pour dire qu'il a eu «une vision partagée» avec Jack Layton. «L'important, c'est qu'on puisse bâtir sur ce qu'on a fait ensemble. On a fait quatre ans de travail acharné au coude à coude tous les jours pour arriver au résultat du 2 mai et je souhaiterais pouvoir continuer, peu importe la décision finale. L'important, c'est d'avoir une belle course quels que soient les candidats éventuels. L'important, c'est de continuer le travail dans la voie tracée par Jack.»

Il a par ailleurs insisté sur les «liens personnels» entre lui et Jack Layton, soulignant que son entrée au NPD avait été scellée lors d'un souper à Hudson, ville natale du défunt chef.

Thomas Mulcair n'a pas fermé la porte à une fusion entre le NPD et le Parti libéral, soulignant toutefois qu'«on a essayé et [que] ç'a été rejeté». «Peu importe d'où viennent ces forces progressistes, on va s'assurer d'avoir suffisamment de Canadiens pour former le prochain gouvernement», a-t-il ajouté.

Mardi après-midi, Thomas Mulcair était de passage à l'Université McGill - où il a étudié de 1973 à 1977 -, pour parler devant 150 étudiants en droit. Il a notamment plaidé l'importance de parler les deux langues officielles.