Dans un geste manifestement coordonné, plusieurs pays occidentaux, les États-Unis en tête, ont réclamé aujourd'hui le départ du président syrien Bachar al-Assad en affirmant qu'il n'a plus la légitimité pour diriger son pays à la suite des assauts militaires lancés contre son peuple.

Le président américain Barack Obama a été le premier à exiger le départ du dictateur syrien en matinée. L'homme fort de la Maison-Blanche a aussi annoncé que les États-Unis imposeront de nouvelles sanctions très dures contre le régime

«Nous avons à maintes reprises expliqué que le président Assad devait mener une transition démocratique ou démissionner. Il n'a pas mené (cette transition). Dans l'intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer», a soutenu M. Obama dans un communiqué, ajoutant que les États-Unis respecteront la volonté de changement du peuple syrien.

Le premier ministre Stephen Harper a rapidement emboîté le pas à son homologue américain, tout comme le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron.

Dans un communiqué de presse, Stephen Harper a condamné sans équivoque le dernier assaut des forces militaires contre le peuple syrien.

«Le régime Assad a perdu toute sa légitimité en tuant sa propre population pour rester au pouvoir», a affirmé M. Harper.

«Je me joins au président Obama et aux autres membres de la communauté internationale qui réclament que le Président Assad quitte son poste, qu'il renonce au pouvoir et qu'il parte immédiatement. La population syrienne a le droit de décider elle-même des prochaines étapes de l'avenir de la Syrie», a-t-il ajouté.

Le premier ministre a rappelé que le Canada avait imposé des sanctions il y a quelques semaines qui ciblent directement les membres et les partisans du régime syrien actuel.

«Le Canada appuie les efforts déployés par la population syrienne pour obtenir la liberté et la démocratie et se réjouit de l'avènement d'une nouvelle Syrie, où les droits de toute la population seront respectés et qui vivra en paix avec ses voisins», a-t-il dit.

Pour leur part, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron ont appelé, dans une déclaration commune, le président syrien Bachar al-Assad à «quitter le pouvoir» et se sont prononcés en faveur «de nouvelles sanctions fermes» contre son régime.

La déclaration du président français, de la chancelière allemande et du premier ministre britannique a été publiée quelques minutes après un appel dans le même sens du président américain puis de l'Union européenne. Selon MM. Sarkozy, Cameron et Mme Merkel, «le Président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays».

«Nous l'appelons à tirer les conséquences du rejet total de son régime par le peuple syrien et à quitter le pouvoir, dans l'intérêt supérieur de la Syrie et de l'unité de son peuple», ont-ils déclaré.

Ils ont exhorté également le régime syrien «à mettre fin immédiatement à toute violence, à libérer les prisonniers de conscience et à permettre aux Nations unies de conduire sans entrave une mission d'évaluation de la situation».

«Les autorités syriennes ont ignoré les appels pressants lancés au cours des derniers jours par le Conseil de sécurité, par de nombreux États de la région, le Conseil de coopération des États du Golfe et par les Secrétaires généraux de la Ligue des États arabes et de l'Organisation de la coopération islamique», regrettent les trois dirigeants.

«Elles poursuivent la répression cruelle et violente de leur peuple, refusent obstinément de répondre à ses aspirations légitimes et continuent de le tromper, et avec lui la communauté internationale, avec des promesses vides», ont affirmé les trois leaders européens.

«Nous soutenons activement de nouvelles sanctions européennes fermes contre le régime du Président Assad», «la violence en Syrie doit cesser maintenant», ont-ils ajouté.

Selon eux, «à l'instar d'autres peuples arabes au cours des derniers mois, les Syriens exigent que leurs droits à la liberté, à la dignité et à choisir librement leurs dirigeants soient reconnus».

«Nous continuerons de travailler avec le peuple syrien, les pays de la région et nos partenaires de la communauté internationale, avec un rôle central pour les Nations Unies, pour soutenir ses exigences et réaliser une transition pacifique et démocratique.»

-Avec AFP