Trois mois après sa déroute électorale, le Parti libéral du Canada (PLC) espère toujours regagner la confiance des Canadiens. De passage à Montréal, le chef intérimaire du PLC, Bob Rae, reconnaît que la tâche sera ardue, notamment au Québec. Mais la reconstruction du PLC est en marche.

«On a toute une restructuration du parti à faire», admet Bob Rae. En tournée estivale d'un océan à l'autre, Bob Rae recueille les conseils et doléances des membres du PLC, grand perdant des élections fédérales du 2 mai. «La mauvaise nouvelle, c'est qu'on a essuyé une sérieuse défaite. La bonne nouvelle, c'est qu'une défaite n'est jamais permanente. On doit tirer des leçons de notre expérience, non seulement de la dernière campagne, mais aussi des dernières années où on a eu des problèmes. Nous avons des choses à discuter, et on a de bons débats, de bonnes idées.»

Rapport au caucus

Bob Rae s'inspirera de ses rencontres avec les membres du PLC pour rédiger son rapport qu'il remettra au prochain caucus du parti, à la fin du mois d'août. Ses recommandations devraient permettre au parti de se mettre au travail sans attendre l'élection d'un nouveau chef, en janvier 2012. «Nous aurons des occasions, au mois de janvier, de faire des changements, mais même avant ça, nous avons des choses à faire pour améliorer les choses. J'ai eu de bonnes suggestions, et on va continuer. C'est essentiel nous n'avons pas le choix», considère-t-il.

Les idées et les valeurs défendues par le PLC peuvent encore séduire les Canadiens, croit Bob Rae. «M. Harper a bien exagéré le changement politique partout au pays. Les Canadiens ne sont pas convertis au conservatisme, ils ne sont pas des membres du Tea Party, dit-il. Mais nous, nous avons notre travail à faire. Je ne veux pas compter sur les erreurs des autres pour assurer l'avenir du Parti libéral. Nous avons du travail, nous avons la possibilité de le faire. J'ai confiance en un avenir libéral.»

Le PLC doit aussi séduire de nouveau les Québécois qui, s'ils ont délaissé le Bloc, se sont massivement tournés vers le NPD. «La bonne nouvelle est que l'ère du "blocage" dans la politique québécoise est finie. Québec s'est montré ouvert au changement, mais ne nous a pas choisis. Il faut se demander pourquoi, et que faire pour que ça n'arrive plus», dit-il.