À quelques pas de la célèbre avenue Berrini, en plein coeur du quartier des affaires de São Paulo, le premier ministre Stephen Harper a courtisé le milieu des affaires hier midi, dans une ultime tentative destinée à augmenter les échanges commerciaux entre le Canada et le Brésil.

«Pendant trop longtemps nous avons négligé les relations entre nos deux grands pays. Comme pays amis, il n'est pas normal que nous n'ayons que 6 milliards d'échanges commerciaux. Je pense que nous pouvons devenir encore plus amis», a-t-il lancé devant un parterre d'hommes d'affaires brésiliens et canadiens.

Dans son allocution, Stephen Harper a également voulu se faire rassurant devant la dégringolade des marchés boursiers à la suite de la baisse de la cote de crédit des États-Unis: «C'est trop facile de se concentrer uniquement sur les milliards gagnés ou perdus sur les marchés chaque jour. L'important, c'est de se concentrer sur les occasions d'affaires à moyen et long terme pour créer de la richesse, pour créer du commerce, des entreprises et des emplois.»

Son discours, axé sur l'histoire, les valeurs et les intérêts économiques que partagent les deux pays, se voulait une indication claire de l'importance qu'accorde le Canada à la septième puissance économique mondiale.

Une visite bien acueillie

L'allocution a été saluée autant par les entrepreneurs que par le chef de mission du Bureau du Québec à São Paulo, Louis Hamman: «C'est un message très positif pour le Canada et pour le Brésil, mais également et particulièrement pour le Québec quand on sait que les entreprises québécoises comptent pour à peu près 40% du total des échanges commerciaux entre le Brésil et le Canada.»

«Ça faisait longtemps qu'on attendait une visite du premier ministre ici. C'est important. Les États-Unis et les Européens sont bien en avance sur nous dans le renforcement des échanges commerciaux», a dit Roger Lessard, directeur général de GL&V, une entreprise québécoise du secteur des pâtes et papiers et du traitement des eaux.

Installé au Brésil depuis 2002, avec un chiffre d'affaires d'environ 10 millions de dollars par année et une trentaine d'employés à Campinas, dans l'État de São Paulo, GL&V entend maintenant poursuivre son expansion en Amérique du Sud par l'acquisition d'entreprises.

«Le Brésil est la plaque tournante de l'Amérique du Sud. Beaucoup d'entreprises font des affaires en Amérique du Sud à partir du Brésil. Une des clés du succès, c'est de s'implanter ici et d'avoir «.br» à la fin de son adresse internet», lance-t-il.

Roger Lessard espère que cette visite de deux jours de Stephen Harper en sol brésilien inspirera d'autres entreprises canadiennes et québécoises à lorgner le pays de la samba.

«Le Québec est fort dans le domaine de l'innovation. Il apporte certaines technologies de pointe ici au Brésil. Je vois le Québec comme un bassin de technologies qui a beaucoup à offrir aux Brésiliens. Une entreprise québécoise dont la technologie peut être facilement intégrée à un pays comme le Brésil a tout à gagner en s'installant ici et en s'associant à un partenaire brésilien.»

La visite de Stephen Harper en Amérique du Sud se poursuit aujourd'hui en Colombie. Le premier ministre se rendra ensuite au Costa Rica et au Honduras.