Même s'il est social-démocrate, le Nouveau Parti démocratique se montre ouvert à une place accrue du privé, soit un partenariat public-privé (PPP), pour la construction d'un nouveau pont Champlain entre Montréal et la Rive-Sud.

Au cours d'une rencontre avec la presse, lundi à Montréal, les députés Jamie Nicholls, porte-parole adjoint en matière de transport et infrastructures, et Hoang Mai, de Brossard-La Prairie, ont expliqué qu'il fallait tenter de trouver de nouvelles façons de financer ces projets, afin d'en accélérer la réalisation.

Le pont Champlain, le pont le plus achalandé du Canada, doit être remplacé, mais la décision du gouvernement Harper à ce sujet se fait attendre. Les députés néo-démocrates ont donc voulu maintenir la pression en rencontrant la presse.

Le député Nicholls s'est montré ouvert à examiner une formule en partenariat public-privé. «Les PPP, il faut regarder toutes les manières de financer une nouvelle infrastructure. Ça ne nous dérange pas, mais quand même, on peut dire que les PPP ne sont pas quelque chose de simple. On ne peut pas présenter ça comme quelque chose qui va sauver des sous pour les contribuables; l'avantage des PPP pour le gouvernement, c'est de partager une gérance de risques», a d'abord affirmé M. Nicholls.

«On ne veut pas se présenter d'une manière idéologique sur les PPP. Nous croyons que dans certains cas, les PPP marchent bien, puis dans certains cas, ils marchent d'une manière moins efficace. Alors comme parti, nous ne sommes pas contre les PPP. Mais il faut savoir tous les faits et où les PPP nous servent davantage et où ils peuvent nuire», a-t-il ajouté.

Le NPD propose également une politique nationale des infrastructures mieux définie, de même que le transfert d'une partie de la taxe sur l'essence aux municipalités, afin que celles-ci puissent mieux financer la réfection de leurs infrastructures.

À leurs côtés, le professeur Saeed Mirza, de l'Université McGill, expert dans les dossiers d'infrastructures, croit qu'il faut faire plus pour nos infrastructures et sans tarder. Il prône une sorte de «Banque du Canada nationale pour les infrastructures», une sorte de fonds dédié qui devrait être alimenté de plusieurs milliards de dollars pour entretenir et, si nécessaire, remplacer les infrastructures vieillissantes.

Le professeur Mirza pense que la solution passe aussi par le péage, qui contribuerait à financer ces infrastructures.

Les députés néo-démocrates ont pour l'essentiel repris le message martelé depuis longtemps par le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui réclame la construction d'un nouveau pont Champlain aussitôt que possible, l'implantation en parallèle d'un système léger sur rail, de même qu'une portion de la taxe sur l'essence pour mieux financer ces infrastructures.

Bien que le maire Tremblay n'ait jamais eu l'oreille du gouvernement fédéral et qu'encore la semaine dernière, le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, ait affirmé que ni le péage ni une nouvelle taxe n'était «dans le radar» du gouvernement du Québec, le député Hoang Mai se montre déterminé. «Le dossier évolue petit à petit» à force de grogne populaire et de pression sur les gouvernements, affirme-t-il.