Le premier ministre canadien Stephen Harper a lancé un appel afin de ne pas céder à la panique, alors que la Bourse de Toronto plongeait à son niveau le plus bas en près d'un an, au premier jour de transactions boursières depuis que l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a abaissé la note de crédit des États-Unis.

«Jusqu'à présent, cela ne change pas notre évaluation générale», a affirmé M. Harper, de passage au Brésil, à l'occasion de la première journée de sa tournée sud-américaine.

«Indépendamment de la fragilité de l'économie et des forts vents contraires qui existent, nous croyons que la reprise graduelle peut continuer. Nos politiques accomplissaient ça au Canada», a ajouté le premier ministre.

L'indice composé S&P/TSX, à Toronto, a chuté de près de 500 points lundi - sa plus importante baisse sur une période de 24 heures depuis le 1er décembre 2008, alors que les marchés tentaient de se relever de l'affaissement presque complet du secteur financier. Wall Street a également été durement touché, lundi, l'indice Dow Jones Industrial perdant plus de 600 points.

La tourmente résulte de la décision de Standard & Poor's, vendredi, de retirer aux États-Unis, pour la toute première fois, leur cote AAA, la plus élevée possible. L'agence d'évaluation leur a plutôt accordé une note de AA+, un cran plus bas.

Lors d'une cérémonie de signature de documents avec M. Harper, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a critiqué l'agence de notation de crédit, qualifiant sa décision «d'erronée».

«Nous ne sommes pas d'accord avec cette évaluation précipitée, une évaluation un peu trop rapide, et je dirais même une évaluation incorrecte de la part de Standard & Poor's d'abaisser la note de crédit des États-Unis», a déclaré Mme Rousseff.

Le bureau du premier ministre a plus tard précisé que Mme Rousseff parlait au nom du Brésil et non pas du Canada.

Lors de cette première journée de la visite de M. Harper en Amérique du Sud, le Canada et le Brésil ont conclu diverses petites ententes commerciales.

M. Harper et Mme Rousseff ont annoncé des accords sur le transport aérien et la sécurité sociale. Les deux pays se sont aussi entendus sur la coopération olympique et l'efficacité de l'aide au développement international.

Les deux chefs de gouvernement ont également annoncé la tenue d'une rencontre entre gens d'affaires des deux pays, qui aurait lieu en marge de discussions diplomatiques de haut niveau.

«Le Brésil est un acteur économique majeur sur la scène mondiale et un marché prioritaire clé pour le Canada», a indiqué M. Harper dans un communiqué de presse.

«Ces ententes seront utiles aux deux pays puisqu'elles favoriseront dans les deux sens la circulation des gens, des produits et des services, rehaussant ainsi notre compétitivité et consolidant notre partenariat dans les principaux secteurs d'intérêt commun», a-t-il poursuivi.

La présidente a aussi affirmé que les pays doivent travailler ensemble pour affronter la tempête économique.

«Nous pouvons, par l'intermédiaire de plusieurs organisations, renforcer notre solidarité et donner notre solidarité à toutes sortes de pays pour les aider à se sortir de la crise», a-t-elle déclaré.

Le voyage de Stephen Harper le mènera aussi en Colombie, au Costa Rica et au Honduras où il espère donner de l'élan au commerce.