En plus de sièges confortables à la Chambre des communes, les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont hérité de dossiers vides et d'au moins un amas de papier effiloché.

Un député qui s'apprête à effectuer ses premiers pas aux Communes se serait même retrouvé avec un classeur qui aurait été entièrement vide si ce n'avait été d'un mot sarcastique disant: «Ne vous inquiétez pas, tout a été recyclé».

Des députés québécois du NPD affirment que plusieurs de leurs prédécesseurs d'autres partis ont détruit des dossiers d'électeurs à la suite du scrutin du 2 mai, au lieu de leur remettre.

Ils disent que sans ces documents, ils sont privés d'informations au sujet de dossiers en cours impliquant des citoyens de leurs circonscriptions.

Toutefois, une porte-parole de la Chambre des communes a expliqué que la plupart des députés sortants avaient choisi de détruire certains documents parce qu'ils comportaient des données personnelles de citoyens.

Aucune règle ne précise si un transfert de documents devrait -ou ne devrait pas- avoir lieu, de sorte qu'il revient à chaque député d'agir comme il l'entend à ce sujet.

Néanmoins, Guy Caron, président du caucus du Québec pour le NPD, a estimé que l'absence de documents pouvait nuire à la bonne marche de certaines affaires fédérales, notamment les demandes de citoyenneté et les dossiers d'immigration.

Plusieurs recrues du NPD élues au Québec, où le parti a ajouté 58 nouveaux députés lors de l'élection du 2 mai, partent à zéro. Les responsables de certains bureaux de circonscription sont même contraints de demander aux citoyens de leur apporter des documents afin qu'ils puissent en faire des photocopies.

«Cela punit davantage les citoyens que les nouveaux députés, et honnêtement, ils ne méritent pas que cela leur arrive», a déclaré M. Caron, ajoutant ne pas être certain du nombre de députés néo-démocrates n'ayant pas reçu les dossiers d'électeurs des mains de leurs prédécesseurs.

«Je trouve cela enfantin parce que vous perdez (l'élection) et ensuite vous détruisez les dossiers, et vous rendez les choses difficiles pour la personne qui vous remplace», a-t-il dit.

M. Caron affirme qu'un mot a été laissé dans le bureau de circonscription de l'ancienne ministre du cabinet conservateur Josée Verner, défaite lors des dernières élections. «Ne vous inquiétez pas, tout a été recyclé», y était-il écrit selon lui.

Une porte-parole de Mme Verner a expliqué dans un courriel que les documents détruits contenaient des «informations confidentielles et sensibles», et qu'en faisant disparaître ces documents, les membres du personnel de l'ex-ministre n'avaient fait qu'observer la ligne directrice officielle quant à la façon de fermer un bureau de comté.

Jessica McLean a indiqué que Mme Verner, aujourd'hui sénatrice, n'était pas disponible pour accorder une entrevue. Le bureau de Mme Verner n'avait aucun commentaire à faire au sujet du mot qui aurait été laissé sur place.